Un journaliste norvégien, soupçonné d'avoir inventé des interviews avec Bill Gates, Michael Schumacher et Oprah Winfrey, a admis lundi avoir "triché" dans ses articles parus dans de grandes publications d'Europe du Nord (source)

Fraude, falsification, fabrication d'informations ...
Ces maux frappent tous les domaines : juridique (l'affaire Dreyfus), scientifique (cf. les mésaventures du professeur Hwang Woo-Suk), littéraire (1), économique (l'affaire Enron), politique (2, via 3) ...
C'est tout aussi valable dans le monde professionnel. Pour un ingénieur calcul, il est très aisé de modifier des résultats et présenter comme bénéfique une solution qui ne l'est pas.

Cette tentation de fabriquer ou de modifier des informations apparait très tôt. Dès le collège, quand il s'agit de montrer des bulletins scolaires décents à ses parents. Ou de contrefaire leur signature pour justifier une absence.
La pression familiale, sociale, morale, économique peut amener à se comporter de la sorte. Le journaliste norvégien incriminé se justifie ainsi :

Le journaliste de 66 ans a expliqué avoir pris des libertés avec la réalité en raison d'une santé défaillante qui a, selon lui, réduit sa mobilité.
"J'ai fait ce que j'ai fait par désespoir. Pour payer mon loyer, mes factures d'électricité, ma nourriture. Pour survivre", poursuit-il.
Bjoern Benkow conclut sa lettre par une excuse adressée à ses proches, ses collègues et ses lecteurs :
"Pardonnez-moi parce que je savais ce que je faisais".

Chez les chercheurs la course à la publication fait des ravages, et pousse à faire fi de toute considération méthodologique ou éthique. Si l'ajout de quelques échanges imaginaires dans un interview de Michael Schumacher relève de l'anecdote, la falsification de résultats fondamentaux concernant le clonage thérapeutique n'a évidemment pas les mêmes conséquences.

Comment juger ? Comment sanctionner ?
Et plus difficile, comment éviter ceci ? Comment faire comprendre à un enfant qu'il est préférable de reconnaître ses erreurs ou ses échecs, plutôt que de détruire les bases de la confiance que l'on peut avoir en lui ? Comment faire comprendre à un adulte qu'en plus de reconnaître ses erreurs, il devra en assumer les conséquences ?