Mickaël Cabon a parcouru les statistiques 2005 de la sécurité routière et écrit, un peu rapidement, mais comme tout le monde le fait depuis des années, que "les personnes âgées ne sont pas plus touchées par les accidents de la route".

Une lecture rapide du pdf disponible ici parait dans un premier temps lui donner raison : par million d'individus d'une classe d'âge, il y a 99 tués dans les plus de 65 ans, contre 98 parmi les 25-44 ans, hommes et femmes confondus. Egalité quasi parfaite, donc les vieux personnes agées ne sont pas plus dangereuses. Hop, case closed.
Ces chiffres ne sont pourtant d'aucune utilité si l'on ignore la moyenne des kilomètres parcourus annuellement par chacune de ces classes d'âge. Or il est très peu probable que les plus de 65 ans, retraités pour la plupart, et donc affranchis des déplacements domicile-travail qui constituent l'essentiel des trajets des actifs, soient aussi présents que ces derniers sur les routes.

Cette déduction biaisée est exactement du même ordre que celle que l'on entend sans relâche sur les ondes, concernant la dangerosité supposée des trajets "de proximité". Trois quarts des accidents auraient ainsi lieu à moins de 10 kilomètres du domicile. Mais je n'ai aucun mal à croire qu'au moins 75% des kilomètres parcourus par les Français se font également dans un tel périmètre.

Quoi de plus logique, dès lors, qu'une plus forte exposition au risque conduise (sic) à une accidentologie plus importante, ceteris paribus ?