C'est la crise. C'est sûr maintenant, personne outre-Atlantique n'ose prononcer the R word, mais la récession y semble inéluctable. Par contagion, elle touchera l'Europe dans la foulée. Beaucoup de chroniqueurs surenchérissent dans le pessimisme, critiquant qui le manque de contrôle du système bancaire, qui les fonds d'investissement, qui l'appétit gargantuesque de l'ogre chinois, qui la faiblesse du dollar. On en sourira peut-être en relisant ça dans cinq ans, mais aujourd'hui l'édifice financier a des pieds d'argile, et les efforts désespérés de la Fed pour remettre l'eau dans le bain du bébé font penser à Sisyphe : la baignoire semble bel et bien percée.
"Les fonds d’investissements, qui travaillent sur le même modèle économique que les banques - dépots à courts terme et investissements à long terme - mais échappent aux régulations et n’accèdent pas aux prêts de dernier recours des banques centrales, sont en proie à la suffocation et entraînent le système financier dans leur chute." (Contre Info, 8 mars 2008)
"Impelled to take extraordinary measures for the second time in less than a week, the Federal Reserve moved on Tuesday to subdue the deepening crisis in credit markets by stepping up as lender of last resort. In an action that sent stock prices soaring, the central bank offered to let the biggest investment banks on Wall Street borrow up to $200 billion in Treasury securities in exchange for hard-to-sell mortgage-backed securities as collateral. And the Fed made clear that it was prepared to do more as needed." (New York Times, 12 mars 2008)
Rob Carnell, at ING, said that while the move was welcome, it was a palliative to market fragility rather than a cure. “It remains to be seen whether markets can achieve any sort of near-term stability following this latest foray by the central banks,” he said. “Our initial expectation is that it will take more than this to sort out the current credit problems.” (Financial Times, 11 mars 2008)
Les taux d'intérêt à court terme ont été réduits à cinq reprises depuis septembre 2007, passant de 5.25% à 3%, sachant qu'une réduction supplémentaire d'un demi-point est attendue pour le 18 mars.
Le baril de pétrole bat par ailleurs tous ses records. Il a clôturé à plus de 108$ lundi, pendant que l'euro oscille autour de 1.55$.
Avec un gasoil à plus de 1$ le litre (3.83$ le gallon en moyenne sur le territoire, l'essence étant à 3.23$ - bienheureux pays ), le prix du carburant à la pompe étrangle les routiers US :
“It’s killing us,” said Chad Beachler, co-owner of Beachler Trucking, which operates nine trucks in Loudonville, Ohio. “Every day, I come in here and wonder if I have enough money to buy fuel.” (New York Times, 11 mars 2008)
une réaction
1 De good_boy - 12/03/2008, 19:25
(avec une petite musique des Pixies, comme à la fin de fight club ?)