Y a-t-il eu beaucoup de champions ayant pris la décision d'arrêter leur carrière alors qu'ils étaient, sinon au sommet de leur art, du moins toujours dans les tous meilleurs de leur discipline ? On peut penser à Michael Schumacher, qui n'avait encore rien à envier à Alonso fin 2006, à Marcus Gronholm, qui à défaut d'être aussi fiable que Sebastien Loeb[1], n'avait sans doute pas grand chose à lui envier en vitesse pure jusqu'en 2007. Aujourd'hui c'est Justine Henin, numéro un mondiale du tennis féminin, sept grands chelems au compteur, qui tire brutalement le frein à main. Deux sévères défaites (6-4 6-0 contre Sharapova en Australie, puis 6-2 6-0 contre S. Williams à Key Biscayne) n'avaient alerté personne sur la possibilité d'un manque soudain de motivation, d'envie. Une troisième défaite, sur terre battue et contre une adversaire moins prestigieuse (Dinara Safina, petite soeur de Marat, autre exemple s'il en est de joueur d'exception ayant plus que d'autres carburé à l'envie), a sans doute achevé de la convaincre qu'il était temps. De retrouver ses proches, d'aller faire du ski, de prendre du temps pour elle. On verra si, comme Davenport ou Hingis avant elle, le démon de la compétition ne la rattrapera pas d'ici quelques années ...
Notes
[1] et encore, peut-être pouvait-on imputer ce manque de régularité à la tentation de surpiloter pour compenser le relatif manque de perfos des Ford par rapport aux Citroën
2 réactions
1 De MarcDeBeaucaire - 16/05/2008, 09:01
Et Prost qui, contrairement à Gronholm ou Schumacher, était champion en titre au moment de se retirer. Comme Justine.
Respect.
2 De Eric - 16/05/2008, 23:30
Tiens, c'est vrai, j'avais oublié qu'il était parti sur un titre. Ceci dit on a quand même l'impression que Henin aurait pu en gagner bcp d'autres, alors que ce n'était peut-être plus le cas du Prostichon. Quoique, vu ce qu'est arrivé à faire D. Hill les trois années suivantes ...