John Kay a dit, dans un billet intitulé "Financial models are no excuse for resting your brain" :
"Financial models are indispensable. So is scepticism in their application."
John Kay est un peu frileux : il aurait pu virer le financial. Les modèles, partout où ils sont utilisés aujourd'hui, sont à la fois indispensables (parce que ceux qui les utilisent n'ont plus la formation pour s'en passer, et parce que les modèles sont dans la plupart des cas plus performants que les outils qu'ils ont remplacés) et très exigeants, dans le sens où ceux qui les utilisent n'ont pas toujours la clairvoyance pour dissocier réalité et modèle (je n'ai pas pris le temps de développer suite au billet d'Alexandre Moatti, mais il y aurait matière à ...).
Modèle, modèle ... comme modèle économique ? Celui mis en évidence par la bande à John Cleese par exemple ? "Monty Python Puts Free Videos Online, Sells 23,000% More DVDs"
C.H, sur Rationalité Limitée, parle de dépendance au chemin (c'est moins moche que son "dépendance au sentier", et plus proche du path-dependency anglais). Il me semble que les exemples abondent de situations où des solutions "techniques" non-optimales dominent le marché, parfois en dépit du bon sens[1].
Rien à voir, mais ce n'est pas une raison pour ne pas en parler : "comment la ville nuit-elle à notre cerveau ?" sur Internet Actu. Fichtre, moi qui m'auto-persuadais que la sur-stimulation induite par la pratique du deux-roues en région parisienne était plutôt bénéfique de ce point de vue ...
"La vie en milieu naturel en revanche ne nécessite pas la même quantité d’effort cognitif."
Les paysans sont tous des cons. Oui, bon, ça on le savait déjà ...
" En fait, les milieux naturels sont tout autant remplis d’objets qui capturent notre attention, mais qui ne déclenchent pas de réponse émotionnelle négative (contrairement à une voiture ou à une foule de piétons) ce qui fait que le mécanisme mental qui dirige l’attention peut se détendre en profondeur."
Ah, merde, non c'est pas ça qu'il voulait dire le père Guillaud.
"Lors d’une promenade en ville, notre cerveau est également sollicité par de nombreuses tentations consuméristes. Y résister nous oblige à nous appuyer sur le cortex préfrontal, la même zone que celle qui est responsable de l’attention dirigée et qui nous sert à éviter le flot de circulation urbain."
Ca voudrait dire que la partie du cerveau qui rêve shopping (prédominante chez une moitié de la population) est la même que celle qui gère la circulation (qualité pourtant incontestable propre à l'autre moitié de la population) ? Teu !
"Des recherches ont montré que l’augmentation de la charge cognitive liée à la vie urbaine rend les gens plus susceptibles de choisir un gâteau au chocolat au lieu d’une salade de fruits."
Ca y est, j'ai l'excuse ultime !
Notes
[1] sinon on ne verrait pas tant de lignes codées en Fortran 77 dans les outils écrits par des mécaniciens
une réaction
1 De Krysztof von Murphy - 10/02/2009, 07:25
J’avais un prof de chimie qui disait que « le principe d’un modèle, c’est d’avoir des imperfections. » Son collègue de mécanique des fluides nous donnait des relations valables à 200 % près, fallait juste connaître le domaine de validité et faire avec l’imprécision. Newton suffit bien pour les trajectoires dans le système solaire.
Les solutions non optimales, c’est le règne du « efficace maintenant plutôt que parfait après-demain », et du « c’est pas cher et c’est good enough », plus verrouillage par besoin de recyclage de l’existant et paresse intellectuelle à changer. Ça a fait le succès de Microsoft et du système non métrique américain, et c’est la raison pour laquelle nous ne commençons même pas carrément à compter tout en base 12.
Pour les conflits cognitifs en zone urbaine : c’est un argument pour interdire les panneaux publicitaires visibles aux automobilistes, ça. Moi j’ai rien contre.