Ce qui fait la force du rugby, tel qu'il est pratiqué au plus haut niveau, c'est d'abord et avant tout le respect quasi-inconditionnel de l'arbitre. Contrairement à ces guignols de pousseurs de citrouilles, qui à force de simuler depuis leur plus jeune âge ont fini par perdre tout respect non seulement du public et du corps arbitral mais également d'eux-mêmes, les joueurs de rugby ont encore, vis-à-vis de l'homme au sifflet, une relation digne de celle liant un élève à son maitre. Ecoutant les remontrances la tête basse, regagnant leur camp sans mot dire. Les rares fois où il y a réaction, la bonne foi semble la plupart du temps manifeste.

Mardi, pourtant, l'émission des Spécialistes Rugby de Canal a été majoritairement consacrée aux erreurs d'arbitrage. Si même des observateurs avertis passent plus de temps à critiquer la prestation des arbitres que celle des joueurs, la contestation risque de devenir rapidement une mauvaise habitude généralisée. Il a fallu que le sage Fabien Pelous rappelle que, peut-être plus en rugby qu'ailleurs compte tenu de la complexité des règles, l'arbitre passe son temps à interpréter : dans toute action, un arbitre inpitoyablement tâtillon trouverait en effet matière à siffler. Comme dirait un économiste, il est donc conduit à effectuer des ... "arbitrages".