Freakonomics parle des concours de programmation organisés par Mathworks, et en profite pour illustrer une réflexion sur la différence de reconnaissance, et donc de statut, que l'on accorde usuellement à deux catégories de développeurs (le sujet concerne l'informatique, mais se révèle tout à fait généralisable - les "pionniers" versus les bidouilleurs - les génies versus les tâcherons ...) :
We talked in our last post about two different kinds of innovators: Pioneers and Tweakers. Pioneers are the Thomas Edisons of the world — the people who fit our romantic image of the lonely genius — whereas Tweakers are the ones who transform Big Ideas into brilliant products by reworking and refining them.
Intellectual property law decidedly favors Pioneers over Tweakers. We think this is a questionable strategy. At the very least, we ought to think about what the right balance is between the two broad forms of innovation, and how we can design the right incentives to promote that balance.
(...)
The MathWorks games show that although participants may sometimes complain about tweaking, they by and large accept it when they know in advance that it’s part of the rules.
(...)
Not all contestants like Tweakers, but they accept them. As participants gain experience with the contests, their views of tweaking appear to shift. They begin to see tweaking not simply as copying, but as innovation.
"Geeks and Tweaks: What Computer Programming Contests Can Teach Us About Innovation" (Freakonomics, 15/11/2010)
Billets connexes :
- Innovation (29/10/2009)
Et ailleurs sur le net :
- le Matlab Programming Contest, organisé semestriellement
3 réactions
1 De Krysztof von Murphy - 05/01/2011, 21:22
En fait ce sont deux genres différents qui se complètent : les concepteurs/créateurs plein d'idées, et ceux qui réalisent et font concrètement. Un peu comme le scientifique pur et l'ingénieur. Une bonne idée sans bonne réal ne vaut pas tripette (d'où l'aberration que représentent pas mal de brevets, sinon les auteurs de SF seraient tous milliardaires) ; et les grands bons qualitatifs ne se font pas en améliorant ou en peaufinant l'existant (bougie/ampoule ; algorithmique/bidouille…). Faut de tout pour faire un monde.
2 De Eric C. - 05/01/2011, 21:29
Oui, d'autant que les uns ne peuvent généralement se métamorphoser en les autres ... Je ne sais pas si tu as lu l'article, je suis passé un peu rapidement sur une des idées, qui consiste à dire que le droit relatif à la propriété intellectuelle favorise sans doute trop les "créateurs", et n'accorde quasiment rien aux autres.
De là nait la question de savoir comment rééquilibrer la donne ...
3 De N. Holzschuch - 05/01/2011, 22:07
Un des exemples les plus frappants, je crois, serait Rudolf Diesel (un Pioneer de première classe, je pense), dont le moteur n'aurait jamais marché sans une armée de Tweakers (dont Bosch, mais pas seulement).
Celà dit, Diesel n'a pas eu la propriété intellectuelle de son moteur (parce qu'il est mort avant, et parce que les brevets ont une durée de vie limitée). Mais il en reste "l'inventeur"...