"Fiat et Chrysler sous la direction de Marchionne sont une décennie après un peu dans la même position que Renault et Nissan sous celle de Ghosn : le manager, porté par les capitaux et les savoirs faire de l’européen au secours du japonais ou de l’américain, réussit si bien avec la nouvelle entité qu’il en fait le modèle ou le benchmark pour les historiques qui se voient reprocher de n’être pas aussi performants et profitables que ne le devient le moribond d’hier. L’excellence change de camp dans le discours et le fait de n’avoir pas les coudées aussi franches pour régler le sort de Renault ou Fiat que pour redresser Nissan ou Chrysler n’est à aucun moment mis en relation par le manager avec ces compétences accumulées dans la difficulté européenne et mise au service de l’allié ou de l’acquis. C’est à la fois injuste pour les équipes qui gardent la maison à Paris ou à Turin et illusoire dans la lecture – ou la réécriture – de l’histoire automobile que cela véhicule."

Est-ce Chrysler qui sauve Fiat ou l’inverse ? (B. Jullien, 21/11/2011)