Parce que je n'ai pas gardé beaucoup de traces sur le sujet, et que dans dix ans je me demanderai comment / quand / pourquoi ...
Personne n'ose y croire, mais tous s'y préparent. L'éclatement de la zone euro "façon puzzle", sa scission en deux parties, l'une au Nord, l'autre au Sud ou l'exclusion d'une poignée de ses membres font partie des scénarios d'économie-fiction que les experts n'hésitent plus à modéliser. Un exercice particulièrement délicat sans toutefois être inconcevable. (...) Du plus sombre au moins noir, les scénarios évoquent les faillites en chaîne, les scènes de panique d'épargnants courant au guichet de leur banque à l'image des bank run américains de la crise de 1929, suivie de la banqueroute desdits établissements. Le tout dans un contexte d'appauvrissement général et de récession plus ou moins profonde selon la robustesse des pays. (...) Comment en arriver là ? Il faudrait un faisceau d'éléments négatifs. Que les dirigeants politiques en Europe tergiversent trop longtemps à résoudre la crise, que la Banque centrale européenne, lassée d'aider les pays financièrement indisciplinés cesse de les soutenir, et que la dette de l'Italie fasse l'objet de violentes attaques spéculatives, par exemple, estime Sylvain Broyer, économiste chez Natixis. A ses yeux, si les taux à dix ans des emprunts italiens se maintiennent à 9 %, la situation serait vite intenable pour le pays, incapable d'éponger davantage que les intérêts de sa dette de 1 900 milliards d'euros.
Prédire la fin de l'euro n'est plus inconcevable (LeMonde.fr, 07/12/2011)