C'est beau la science, hein ?

Les résultats de cette enquête ont été rendus publics le 28 novembre dans un rapport d'une centaine de pages et ils sont édifiants : sur les 137 articles que Diederik Stapel a publiés, 55 contiennent des données inventées ou trafiquées.
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Une fois dressé cet accablant constat se pose très vite la question suivante : comment tout cela a-t-il été possible ? Comment, pendant plus de dix ans, Diederik Stapel a-t-il pu berner ses collègues, ses étudiants et les revues scientifiques dont la particularité est de confier, avant publication, les articles qui leur sont soumis à des spécialistes censés les relire avec un regard critique ? Le rapport suggère en effet que la fraude était grosse comme le nez au milieu de la figure : "Les données et les découvertes étaient, à bien des égards, trop belles pour être vraies. Les hypothèses de recherche étaient presque toujours confirmées. L'importance des effets était improbable. (...) Il est presque inconcevable que des co-auteurs ayant analysé les données de manière intensive ou que des relecteurs de revues internationales "majeures", qui sont considérés comme étant des experts dans leur domaine, aient échoué à voir qu'une expérience était quasiment infaisable en pratique, qu'ils n'aient pas remarqué ces impossibles résultats statistiques"

(Le scandale Stapel, ou comment un homme seul a dupé le système scientifique, Passeur de sciences, 09/12/2012)