Un gros défaut, c'était trop loin



Jeudi matin, au réveil après les 250 kms d'autoroute faits la veille, un superbe soleil illumine le terrain de plusieurs hectares à l'herbe impeccablement tondue de la chambre d'hôtes dans laquelle on s'est arrêtés. C'est bô. La maison est tenue par une australienne à l'accueil sympathique, c'est moderne mais pas dénué de charme, y'a de la confiture de tomates et du panettone au petit-déj', et c'est à Chaulgnes, pas loin de la Charité s/Loire.



Jeudi après-midi, quelque part sur l'autoroute. Arrêt-essence, je vois Interceptor revenant de la boutique de la station. Il s'approche de nous et lance un tonitruant "ah, c'est nouveau ça, t'es équipé full-options maintenant ?". Le fou, il ne sait pas qu'il est passé à deux doigts d'un double coup de rouleau à patisserie retourné enchaîné avec un mawashi-geri. Ma moto n'a pas de caractère, mais la miss, par contre ... :-)



Vendredi matin, en route vers l'Aigoual. Petite pause dans la descente du col du Minier que l'on vient de monter à un rythme genre "techniquement c'est pas une arsouille, j'ai pas dépassé 6500 tours". Le lecteur attentif aura corrigé par "j'ai pas pu dépasser 6500 tours". Et Lokh de nous sortir un truc du genre "'tain faut que je retrouve le rythme, c'est pas comme à Bordeaux ici" ... L'air ahuri qu'on a dû avoir, Stephane, Eric et moi, en se demandant s'il se foutait de notre gueule, devait valoir son pesant de Toblerone.



Un peu plus tard, au moment de chercher où manger vers Vebron, sur la D996, je vois le même Lokh s'agiter frénétiquement dans mes rétros. Demi-tour, l'endroit est effectivement superbe, sous le petit pont qui passe au-dessus du Fraissinet, et méritait bien une pause photo. La pause repas suit presque immédiatement, dans un resto dont le menu "réglementaire" ((c) Clément) à 16 euros aura je crois conquis tout le monde, mais dont j'ai déjà oublié le nom.



On est restés presque deux heures à table, il est donc 15h et je dois repasser au camping pour récupérer Laetitia avant d'aller à Morties où on comptait être vers 17h. Donc gaz. Sur la corniche des Cévennes, un feu arrière de Falco devant moi, c'est Tuttle qui joue au serre-file dans un groupe que j'aimerais bien doubler pour ne pas trop traîner. Je comprends mieux la notion de rapport poids-puissance en mettant un certain temps avant de doubler la CB de Caro, profite d'un grand bout droit pour remonter le gros de la troupe, et arrive derrière Marco qui patiente sagement derrière une voiture. Y'a un tronçon pour doubler, j'ai l'impression qu'il hésite un peu, je déboite et mets gaz. Mais vu qu'il se décide à faire la même chose que moi au même moment, on se retrouve tous les deux de front à doubler le pauvre automobiliste ... Pensant que Marco m'avait vu je garde gaz pour finir de le doubler en espérant qu'il coupe un peu, mais vu qu'il n'en est rien ça prend plus de temps que prévu. Un poil trop de temps pour que la manoeuvre se termine dans la plus parfaite sérénité, désolé :-/ Quelques centaines de mètres plus loin je double l'ouvreur du groupe en question (MarcMan ?), puis après l'avoir passé je constate que le ducatiste est joueur et n'aime pas être doublé par une brêle de pizzaïolo vu que son rythme augmente soudainement pour me suivre :-) A St-Roman de Tousque je les laisse pour bifurquer à droite vers les Plantiers et le col du Pas, dans lequel je m'arsouille avec moi-même à la moyenne stratosphérique de 38.4 km/h. Note pour plus tard : revenir dans la région avec un trail.



Vendredi soir, au fond d'une combe au sud du pic St-Loup, une ancienne bâtisse, un endroit tout simplement splendide, calme, apaisant, une lumière superbe à ce moment, c'est le domaine du Mas de Mortiès. J'ai oublié de te remercier, Marc, pour avoir transmis ma demande à Olivier, et tu pourras le remercier à nouveau pour son accueil ... et pour ses vins. Si on était venus en voiture on serait repartis avec une caisse (et p'têt un chiot). Mais ce n'est que partie remise, il y aura du "Jamais Content" 2001 dans ma cave d'ici peu.



Samedi, vers midi. Je suis sur ma moto, les impulsions que je lui donne avec les pieds ne sont pas retransmises comme d'habitude, je vois la route différemment, je ne suis pas à l'aise alors que ça passe avec 40 bornes de moins que ça ne pourrait, ça ne freine pas quand je veux, ça ne penche pas quand je veux. Et pour cause, je suis passager de ma propre moto ... Expérience intéressante, que tous ceux qui trimballent régulièrement des sds devraient découvrir ou renouveler, pour mieux comprendre ce à quoi ces pauvres malheureux sont généralement soumis.



Samedi soir, tard. Entre YaYa qui part dans un fervent pamphlet anti-BM et GS@m qui nous pond une théorie ma foi tout à fait intéressante (mais qui, on va dire, mérite un petit développement avant d'être publiée) sur l'influence du type de selle sur la facilité de mise en virage d'une moto, pas de doutes ... Je suis bien à un rassemblement de frmistes.