Vu l'interview de Sauper sur Arte, après la rediffusion de son documentaire. Je ne sais toujours pas quoi en penser.
Film, avec ce que cela suppose de liberté dans la réalisation d'une oeuvre d'art, sans prétention à l'objectivité, à l'honnêteté ? Ou documentaire, avec lequel on a le droit d'être plus exigeant ?
Il a le mérite de montrer des choses qui doivent être vues, mais le montage semble vraiment très sélectif. Que cherche-t-il à prouver ? Cherche-t-il seulement à prouver quelque chose, ou nous offre-t-il seulement son regard ? Mais dans ce cas, pourquoi un tel dossier à charge ? Ca rejoint un peu le reproche que j'avais fait au Mondovino de Jonathan Nossiter.
Ceci dit j'aime malgré tout l'utilisation qu'il fait de cette "pauvre" perche, finalement très accessoire/secondaire, mais qui illustre bien les maux dont peut souffrir le continent africain, et par extension la planète entière. En un seul animal se concentrent les témoignages de la négligence écologique, de l'exploitation des ressources vitales (ou humaines, via la prostitution) d'un pays par une poignée d'autres, de la soumission presque inéluctable d'un peuple qui a laissé entrer le capitalisme sur son sol et ne peut désormais faire marche arrière ... On sait déjà ceci, mais on ne l'avait jamais vu à travers les yeux vitreux d'un poisson ...
Le trafic d'armes ? Peut-être la démonstration de Sauper est-elle biaisée, peut-être les rotations aériennes qu'il nous montre au-dessus du lac Victoria n'ont-elles rien à voir avec les armes. Mais est-ce si important ? Ce trafic existe, ailleurs.
A lire : http://www.fao.org/fi/fcp/fr/TZA/profile.htm
2 réactions
1 De Vicnent - 07/05/2006, 14:39
en fait, t'as pris ta moto, t'as tout abandonné et t'es parti droit vers le sud. Sans espoir de retour.... c'est ça ? -;)
2 De Eric - 11/05/2006, 01:20
On était bien partis droit vers le sud, mais en avion. Et seulement une semaine, avec vol retour ... helas.