Ca y est, la grande finale tant attendue aura lieu. En espérant qu'il n'y ait pas trop de vent, afin de ne pas gâcher l'opposition entre le petit taureau et l'artiste. J'avais pris une demi-journée hier pour regarder les demi, qui ont hélas un peu tourné court.

Début apathique de Federer contre un super Nalbandian, royal du fond du court. Pourquoi le suisse s'est entêté sur le revers de l'argentin, mystère ... Et puis à un set et 3-0 pour Nalbi, un truc semble se débloquer dans la machine helvète. Comme le dira Forget quelques jeux plus tard, "il a rétrogradé et mis un coup de gaz". Peut-être déclenché par quelques coups incroyables, manifestement inspirés du squash :

Q. Today we saw a couple of shots from you that are hard to describe they were so amazing. Can you tell us about when you ran back and hit the ball sort of in between your legs and it went past Nalbandian?
ROGER FEDERER: Didn't go through the legs, you know. Faked it (laughter). No, it's thanks to some ‑‑ it's all paying off, my squash over the years with my father early on and, you know... I don't know. It came out automatically. But maybe through squash, who knows. I enjoy the sport. Yeah, helped me out in the semifinals of the French Open, that's not bad (smiling).

La deuxième manche est alors à sens unique, Federer varie davantage, use du revers coupé sur lequel Nalbandian a du mal à s'appuyer :

Q. You hit the ball with the frame a number of times in the beginning of the match. Was it your position in regards to the ball?
ROGER FEDERER: I think it was due to the wind, certainly. After that, you start losing confidence in your shots and things start not working, and then at the end, you're going so bad that you really think it can't get any further. You're trying to play some shots and you hit it with the frame, you start thinking you've got to change something. So I started to play more slice, and this helped. It enabled me to go back into the match, and I was playing better after that. I was varying my shots. It worked out well.

L'argentin fait ensuite appel au kiné en début de troisième set, puis abandonne, visiblement à cause de douleurs abdominales. Avait-il ralenti dès le milieu du second set, puisque c'est depuis ce moment qu'il affirme avoir été gêné ? Ca n'a en tout cas été perceptible que quelques jeux plus tard ...

La deuxième demi entre Nadal et Ljubicic a également été perturbée par le vent, qui a sans doute davantage gêné le géant croate dont le jeu s'articule autour de son énorme service, qu'il a mis deux sets à régler. Quelques passages intéressants néanmoins dès la fin du premier set, où on le sentait capable de repousser Nadal loin derrière la ligne, en jouant calmement, sans forcer. Mais les prises de risque nécessaires pour terminer les points n'ont pas été suffisamment récompensées. Seul le troisième set tiendra toutes ses promesses, avec un Ljubicic qui tient enfin ses mises en jeu, mais qui n'arrive par contre presque jamais à inquiéter Nadal sur les siennes. Le tie-break arrive donc très logiquement. Le croate parvient à faire un mini-break, et à 5-3 pour lui, alors qu'il lui reste encore un service, il tente un ace à plus de 210 km/h sur la deuxième balle ! Mais c'est dehors, l'espagnol en profite pour recoller au score, et gagne quelques points plus tard son billet pour la finale.

Le mot de la fin à Federer à ce sujet :

Q. In the hypothesis of a match between No. 1 and No. 2, we get the feeling that Nadal has shown a few weaknesses this year? Have you found a solution? We saw he had difficulty against Paul‑Henri Mathieu. Do you feel that it's possible to beat him?
ROGER FEDERER: You mean after what he's been doing this tournament? Hmm, I'm not so sure (smiling).

Note de moi-même : la dernière fois que la finale de Roland-Garros a opposé les n.1 et 2 mondiaux, c'était en 84. Lendl face à McEnroe. Difficile de ne pas voir un parallèle dans les profils des joueurs, avec d'un côté les "indestructibles", de l'autre les artistes. J'espère que cette finale couronnera enfin un joueur de la deuxième catégorie ...