Faut-il vraiment être analyste financier pour écrire ceci ?

PARIS/TOKYO (Reuters) - Une alliance à trois entre General Motors, Renault et Nissan Motor donnera certes naissance au numéro un mondial de l'automobile et profitera au constructeur américain, mais risque de détourner l'attention de Carlos Ghosn, le patron de Renault et de Nissan, des problèmes à résoudre chez ces deux constructeurs, estiment les analystes.

"Renault court le risque de voir sa direction distraite par cette possible alliance à un moment où il a besoin de concentrer ses ressources sur la baisse de sa part de marché et sur son nouveau plan stratégique récemment annoncé", expliquait vendredi Emmanuel Bulle, un des directeurs de l'équipe industrielle de Fitch.

"Si Ghosn prend part à la restructuration de GM, il risque de perdre de vue Nissan et Renault à un moment où on lui demande vraiment des résultats concrets chez ces deux groupes", estime l'analyste de la banque BHF.

Pour ma part, je ne crois pas un seul instant à la concrétisation de ce partenariat, du moins à court terme. Parce que la réorganisation de l'entreprise (je parle de Renault) est loin d'être terminée. Parce que tout est en mouvement ininterrompu, sous l'impulsion de la nouvelle direction, d'une externalisation toujours croissante, d'une politique jusqu'au-boutiste de réduction des coûts. Parce que le partenariat Renault-Nissan est, de ma lucarne, loin d'être parfaitement rôdé, parce que Renault (sur le marché européen) et Nissan (sur le marché US) sont susceptibles de connaître quelques turbulences dans les mois à venir, le premier à cause d'une gamme manquant de vitalité (pas de nouveaux modèles avant 2007), le second à cause d'un marché qui est en train de retourner sa veste, et peut très bien se mettre à brûler demain ce qu'il a adoré jusqu'à aujourd'hui, précipitant la chute de constructeurs ayant principalement joué sur un seul tableau.