J'adore le tennis. Le regarder plus encore qu'y jouer, en fait (faut dire, en y consacrant 3 ou 4 heures par an, déformées par une pratique ultra-intensive du squash - je suis champion de mon bâtiment, au boulot - félicitations à notre nouveau vice-champion du monde français, au passage, même s'il doit grave se les bouffer d'avoir laissé passer cinq balles de match au quatrième set).
Où j'en étais ? Ah oui, le tennis. Pourquoi j'adore le regarder à la télé, et plus particulièrement hier soir ? Non, pas parce que Nadal a perdu, le gamin (oh, quinze ans de moins que moi, presque, hein ; OK, 15 cms de tour de biceps en plus aussi) espagnol m'est malgré tout sympathique. Même si je penche plutôt du côté des artistes que des bûcherons, il a quand même un bras gauche extraordinaire, ramenant les lifts d'un Bruguera ou d'un Berasategui à des caresses pour chats arthritiques. Et il est très bien dopé aussi. Non, c'est mal, faut pas écrire ça, c'est de la diffamation.

Toujours est-il qu'il est tombé sur un os, hier soir, avec un Youzhny qui a joué le feu. Des matchs comme ça ressemblent à des pièces de théâtre. Nadal perd le premier set. Il récupère le second sans vraiment savoir comment. Non pas que ce fut du vol, mais bon, il avait l'air presque surpris de faire le break au bon moment. Le troisième est serré. La fin de set est dure pour Youzhny, qui doit faire face à trois balles de set sur son service. Solide, il s'en sort pour aller au tie-break. Et le gagne ! Deux sets à un, hmmm, ça sent la bagarre jusqu'au bout de la nuit. Mais Nadal semble perdre pied. Il est moins précis, multiplie les fautes, et Youzhny continue à mettre des grandes gifles, en coup droit comme en revers, qui font frissonner le public. Il prend une première fois le service (blanc !) de Nadal. Puis une deuxième ! Il mène 5-0. Nadal, éteint comme je ne l'avais jamais vu, réagit enfin. 5-1. On se demande soudain s'il peut remonter. Il est capable de tout, le bougre. Surtout que Youzhny, qui sert pour le match, entame par une double faute. Puis 0-30. On imagine que ça doit gamberger dans la tête du russe. Mais non, Nadal est vraiment à côté de ses pompes, il arrose copieusement, et Youzhny conclut sans trembler. Ca aurait duré jusqu'à trois heures du mat', j'aurais suivi jusqu'au bout ...