Le Monde écrit, ce 30 novembre, que "Les voitures ne peuvent s'empêcher de grandir"
Il s'agit d'une tendance lourde : lors de chaque renouvellement, les voitures - françaises, en particulier - gagnent entre une demi-douzaine et une trentaine de centimètres en longueur. En largeur et en hauteur, la progression est également sensible ; tant pis pour l'aérodynamique. "Compte tenu du renforcement des normes de sécurité - et de la volonté des constructeurs de réaliser les meilleures performances dans ce domaine -, il n'est plus possible d'apporter des améliorations à une automobile sans la rallonger. Nous ne pouvons tout simplement pas faire autrement"
Consternante schizophrénie des constructeurs qui participent tous à la surenchère induite par les essais de l'Euro-NCAP, communiquant abondamment sur le nombre d'étoiles obtenues par leurs derniers modèles, et qui en même temps se plaignent de ce diktat qu'ils ont pourtant contribué à ériger.
4 réactions
1 De Vicnent - 01/12/2006, 16:54
D'ailleurs, il me semble que le nouveau Scénic vient de rattraper la longueur du premier espace...
2 De Krysztof von Murphy - 04/12/2006, 16:39
Quel impact sur la mortalité des piétons, cet accroissement de la masse des véhicules ? Pour 1% de conducteurs morts en moins, combien de piétons morts à cause d'un doublement de l'énergie cinétique encaissée ? (Question naïve, les freins ont aussi fait des progrès).
Remarque lue quelque part : le meilleur moyen pour réduire vitesse et accidents serait une grosse pointe bien agressive (mais pas si dangereuse) sur chaque volant, pointée sur la poitrine du conducteur, histoire de modérer l'impression de confortable sécurité des voitures actuelles :-)
3 De Eric C. - 05/12/2006, 11:27
Tu peux consulter les stats ici. A l'exception de l'anomalie provoquée en 2005 par le changement de méthode de comptage, la mortalité des piétons baisse assez régulièrement depuis le début des années 70. Même en se concentrant sur les dix dernières années, qui ont vraiment vu la masse des voitures augmenter sensiblement, le bilan est tout aussi positif.
Je ne sais pas si l'augmentation de l'énergie cinétique à l'impact change quelque chose ; dès qu'un piéton est touché, le résultat est souvent grave je pense. D'ailleurs, alors qu'ils évaluent à 7% l'impact moyen du changement de démarche statistique, on constate que la remontée de la mortalité en 2005 est plus importante pour les piétons que pour toutes les autres catégories ...
Quant au paradoxe (vis-à-vis de la sécurité routière) que constitue l'amélioration du confort de conduite des véhicules, il est "intégré" depuis longtemps. Avec des voitures moins bien insonorisées, moins bien amorties, filtrant moins les irrégularités de la route, les routes seraient certainement plus sûres. Mais les voitures se vendraient moins bien [1] ... Schizophrénie, encore ...
[1] A moins, évidemment, de supposer que l'on pourrait forcer tous les constructeurs à suivre une même règle du jeu. On tombe cette fois sur les limites des "bienfaits" de la libre-concurrence ... :)
4 De Krysztof von Murphy - 07/12/2006, 16:40
Libre concurrence... Tiens, et si les coûts des accidents étaient réintégrés (partiellement) dans les prix des véhicules ? Sans doute la fausse bonne idée plein d'effets pervers ("désolé, jeune homme inconscient/honorable vieillard, il est hors de question que nous vous vendions cette voiture performante au prix affiché, pour vous il y a un surcoût de 30%").