Comment un seul trajet en bus peut-il venir à bout d'intentions (je me mentirais en parlant de profondes convictions) "environnementalement positives" ? Oui, prendre sa voiture pour faire à peine plus de six kilomètres, alors qu'existe une ligne de bus directe, c'est sûrement méprisable, incivique, et tout ce que vous voulez.
Mais la patience des usagers (usagés ?) de la rateupeu a des limites. La mienne, en tout cas.
Quand, au premier arrêt, l'affichage électronique nous indique que le bus n°62 le plus proche arrivera dans vingt minutes, on est encore plein de bonne volonté, l'humeur rendue joyeuse par ce beau soleil et cette chaleureuse journée de janvier. On se dit qu'on va en profiter pour marcher un peu. Un gros quart d'heure ? On a le temps d'aller jusqu'a Alesia, à peu près. Effectivement. Une fois à Alesia, le panneau n'affiche plus que 6' d'attente. La traversée de l'avenue du General Leclerc ne représentant qu'une aventure moyennement enthousiasmante, on s'arrête là. Plus que 3'. Zéro maintenant. Tiens, marrant, toujours pas de 62 à l'horizon. Ca fait 3 minutes maintenant que l'affichage reste bloqué sur zéro. Puis 5. Le grand parebrise vertical du bus se montre enfin, au loin. Bon, il est à peine plus de 15h, la séance est à 15h45, le trajet dure normalement 20-25', on est dimanche après-midi, la circulation est réduite, tout devrait bien se passer.
Non, tout ne se passe pas bien. Le bus est complètement bondé. Donc s'arrête à chaque arrêt ; plus un bus est rempli, plus la probabilité est élevée qu'à chaque arrêt il y ait au moins un voyageur souhaitant monter ou descendre. A fortiori depuis que la ligne 62 n'utilise que des bus à accordéon, capables d'embarquer deux fois plus de passagers. Donc de perdre deux fois plus de temps à chaque arrêt, au point de se faire rattraper par le bus suivant. Et que croyez-vous que fit le parisien voyant un premier bus plein comme un oeuf, et un autre une minute derrière, forcément presque vide. Le bon sens voudrait qu'il préfère le second. Eh bien non ! Il tient absolument à entrer dans le premier. Quitte à empêcher les portes de fermer. Quitte à ralentir plus encore les 247 passagers du bus en question. Quitte à les faire arriver tout juste à l'heure à leur séance de cinéma, trop tard pour profiter de places bien situées.
Tant pis, il en aurait fallu plus pour m'empêcher de voir ce film dans de bonnes conditions. La séance suivante était trois heures plus tard, on a patienté trois heures. Il faisait beau, les oiseaux gazouillaient, les petites vieilles donnaient à manger aux canards du parc de Bercy. Et aux pigeons.
Je suis pour l'euthanasie des petites vieilles qui nourrissent les pigeons parisiens.
J'en ai profité pour acheter "Verre Cassé", d'Alain Mabanckou.

Le film ? Ah, oui, j'ai rangé ce billet dans la catégorie "Cinéma", pas "Humeurs". Une plongée dans la pègre irlandaise de Boston. Costello, le parrain de la ville, est interprété par Nicholson. Les infiltrés, ce sont les petits jeunes : Matt Damon est le fils spirituel de Costello, mais il a réussi à intégrer l'unité spéciale de la police qui s'occupe précisément du grand banditisme. Leonardo Di Caprio, lui, a raté le concours d'entrée à cette unité. Mais il tient à rester flic, pour échapper à l'histoire de son oncle, ou de son père, autrefois situés du mauvais côté. Il va donc servir d'indic', sans couverture, dans l'équipe de Costello.
Chaque équipe réalise rapidement qu'elle compte un "rat" dans ses rangs, et met tout en oeuvre pour le débusquer avant l'autre.
Si je ne me pose plus depuis longtemps la question de savoir si Nicholson est un grand acteur, je ne comprends pas encore pourquoi Scorsese, comme d'autres metteurs en scène, disent autant de bien de Di Caprio. Non pas qu'il soit un piètre interprète, juste que je ne lui trouve pas de présence particulière à l'écran. Ca n'empêche en tout cas pas les Infiltrés d'être un film prenant, bien rythmé, sombre, percutant, hélas pénalisé par une fin décevante.
une réaction
1 De vicnent - 17/01/2007, 21:18
infiltrés : excellent film.
je trouve tout le monde excellent. (principalement Scorcese (je suis fan), Nicholson évidemment, Di Caprio aussi.)
je ne comprends pas juste deux choses :
1/ tes doutes : que ce soit dans attrappe moi ou aviateur ou encore gangs, il est très bon... (t'en es pas encore à la plage quand même ?)
2/ je ne comprends pas qu'il continue à accepter des roles de gamins de 22 ans, malgré sa gueule d'ange...