Aujourd'hui démarre pour de bon la coupe Louis Vuitton, chargée de désigner l'équipe qui aura le privilège de défier les vainqueurs de la précédente édition de la coupe de l'America, les suisses d'Alinghi.



Bien qu'ayant passé vingt ans au bord de l'eau je suis bien plus "montagnard" que marin dans l'âme, je sais tout juste manoeuvrer un dériveur dans des conditions de vent raisonnables, mais, facilement fasciné par ce qui brille, je m'intéresse tous les quatre ans à cette compétition un peu bizarre qu'est l'America's Cup.
Existant depuis le milieu du 19è siècle elle n'est médiatisée que depuis un peu plus de 20 ans, depuis, plus précisément, qu'en 1983 elle échappa pour la première fois aux Etats-Unis et fut remportée par Australia II.
Depuis lors, la notion de nationalité associée aux bateaux s'est révélée de plus en plus fluctuante. Le team chinois engagé pour la première fois cette année est composé de nombreux marins français, le team BMW-Oracle bat pavillon américain, le skipper du bateau espagnol est polonais, et les tenants du titre battent donc pavillon suisse, pays maritime comme chacun sait.

Particularité de la coupe, c'est le vainqueur qui choisit le format de la prochaine compétition à venir, ainsi que la ville où a lieu la compétition. Lausanne n'ayant pas présenté sa candidature pour organiser la Cup sur le lac Léman, c'est à Valence, en Espagne, que ça se passe.

Pour défier Alinghi (Suisse, budget de 120 M€), on compte onze challengers :

  • BMW Oracle Racing, USA, 150 M€
  • Emirates Team New-Zealand, Nouvelle-Zelande, 110 M€
  • Luna Rossa Challenge, Italie, 110 M€
  • Mascalzone Latino, Italie, 60 M€
  • Victory Challenge, Suède, 60 M€
  • Desafio Español, Espagne, 60 M€
  • United Internet, Allemagne, 55 M€
  • Areva Challenge, France, 50 M€
  • +39 Challenge, Italie, 50 M€
  • Team Shosholoza, Afrique du Sud, 35 M€
  • Team China, Chine, 35 M€

A l'issue de régates préparatoires (ayant entre autre permis d'attribuer jusqu'à quatre points de bonus qui compteront peut-être lourd au moment du bilan), une première hiérarchie se dégage déjà, avec dans un premier groupe les trois plus gros budgets, puis Desafio Español et Mascalzone en embuscade, ensuite un ventre mou au sein duquel se trouve le défi français, et enfin Team China assez nettement à la traîne.
Comme en F1, avec laquelle la coupe de l'America partage une image de haute technologie mâtinée d'un poil de glamour, de pas mal d'intox et d'espionnage, les gros budgets sont souvent devant ...

A partir de maintenant, donc, c'est la coupe Louis Vuitton proprement dite, qui se déroule uniquement en match-racing, c'est-à-dire en affrontement un contre un, chaque victoire étant récomponsée de deux points. Chaque bateau rencontrera ses dix adversaires à deux reprises (les Round Robin, l'équivalent de matchs aller et retour). Mi-mai, les quatre meilleurs bateaux entameront un processus à élimination directe : demi-finales, puis finale.
Le vainqueur de la Louis Vuitton affrontera ensuite Alinghi, pour l'America's Cup, en neuf régates.