• Première salve de la semaine, avec pour commencer un article dans un style très "l'Ile aux Enfants" sur un autiste ayant développé des capacités au calcul mental hors du commun :

"Daniel Tammet, 28 ans, est un autiste "savant". Il cumule deux maladies presque jamais réunies : le syndrome d'Asperger, une forme d'autisme assez légère ; la synesthésie, un trouble entraînant un chevauchement des sens. Comme tous les autistes, mais moins que la plupart d'entre eux, Daniel a souffert d'une grave difficulté à communiquer, aujourd'hui largement surmontée.
...
La scène se passe en 2004, le 14 mars - jour de la naissance d'Einstein -, dans une salle du musée de l'histoire des sciences d'Oxford. Daniel s'apprête à relever un défi, préparé pendant trois mois, au profit de la Société nationale d'épilepsie : énumérer de mémoire en public le plus de décimales possible de Pi. Cinq heures, neuf minutes et vingt-quatre secondes plus tard, la longue récitation prend fin devant des examinateurs médusés. 22 514 chiffres sans la moindre faute !"
(Le Monde, le 04/08/2007)



• On continue dans les marronniers avec ce billet intitulé "Intercourse and intelligence" :

"Students with IQs above 100 and below 70 were significantly less likely to have had intercourse than those in between. Also like the other study, they found teens with IQs ranging from 75 to 90 had the lowest probability of virginity (the authors note this is also the same IQ range where propensity towards crime peaks)."

Pour ceux qui ne sont pas sûrs de la signification du mot intercourse, une des études dont s'inspire cet article est intitulée de manière plus explicite : "Smart teens don't have sex". On appréciera notamment le phrasé de la conclusion :

"a significant curvilinear relationship between intelligence and coital status was demonstrated".

Enorme contribution à l'avancée des sciences humaines quand même que tout ceci, avec deux belles cerises (non, ce n'est pas une allusion sexuelle) sur le gâteau. La première nous apprend que :

"while 95% of US men and 70% of women masturbate, this number is only 68% of men and 20% of women at MIT"

... et la deuxième dans ce superbe graphique détaillant spécialité par spécialité le pourcentage d'étudiants encore vierges à l'université de Wellesley. Mieux vaut faire de l'anthropologie (!) que des maths ...


• Aussi long mais plus sérieux, cet entretien avec Henri Atlan qui s'attaque à la hache au troisième marronnier du jour, inné vs acquis :

"Il vaudrait mieux proscrire, ou limiter au maximum, dans les discours biologiques qui se veulent explicatifs, y compris de la part de spécialistes, un certain nombre d'expressions qui sont devenues populaires. Celles de "patrimoine génétique" ou de "programme génétique" sont des métaphores trompeuses qu'il vaut mieux proscrire totalement. L'expression "gène de ceci", "gène de cela" souvent utilisée dans des annonces spectaculaires doit être strictement limitée à ces cas rares de maladies monogénétiques.
...
il est généralement admis que des facteurs d'environnement sont associés aux déterminismes génétiques et c'est évidemment un progrès par rapport au réductionnisme du même nom. Mais la question rebondit aussitôt quand on croit pouvoir "mesurer" la part innée – ou génétique, bien que cela ne soit pas la même chose – et la part acquise. Les revues scientifiques de haut niveau publient encore des études sur de telles estimations, bien que les méthodes statistiques sophistiquées utilisées reposent sur des hypothèses erronées, et que cela ait été dénoncé régulièrement par des articles critiques depuis plus de trente ans. Ces calculs n'auraient de valeur que si l'on admettait que les effets des gènes et de l'environnement s'ajoutent les uns aux autres de façon indépendante. Or il n'en est rien : les effets des gènes dépendent de l'environnement et réciproquement. Une part d'inné peut être de 40% dans un environnement donné et de 10% ou 75% ou n'importe quoi d'autre dans d'autres environnements."