Mercredi, 13h, réadaptation du mini-support de plaque dont était affublée la moto pour lui greffer des vrais clignos, et non pas des ersatz de gouttes d'eau invisibles, et une plaque homologuée. Pour vivre heureux, vivons cachés.
Mercredi, 13h30, je découvre comment on fait une soudure à l'étain propre pour rebrancher ces clignos. Merci Bertrand et Xavier pour le coup de main.
Mercredi, 14h, remontage, et départ des Ulis. Direction Magny-Cours.
Mercredi, 15h, le support de plaque en alu, qui était déjà fatigué, n'a pas supporté la prise au vent supplémentaire de la (grande) plaque : la rupture est consommée et il ne tient plus que par une petite équerre rivetée, avec un jeu tel qu'il flotte au gré des remous aéro. Ca risque de ne pas tenir longtemps. Ca m'emmerderait de perdre ma plaque, surtout sur l'autoroute où il est impossible de faire demi-tour. Enfin il parait, j'ai oublié mon code depuis longtemps (les panneaux sur les côtés, c'est bien en mètres par seconde, non ?).
Je sors à hauteur de Montargis, en quête d'un magasin de brico. Colle cyano, échec. Soudure à froid, derechef. Grmbll.

Tant pis, je redémarre, on verra demain. J'arrive sur le circuit, c'est marrant un grand complexe comme ça de nuit, presque vide. Ouf, encore une buvette ouverte. Un hot-dog. Non, deux. Je retrouve Jean-Louis après un petit tour dans le paddock. On papote un peu dans les tribunes en regardant passer les premières séries de l'IRC.

D'Orgeix, qui comptait bien infuser tout le monde, a raté son départ et n'arrivera pas à remonter sur Haquin au bout des cinq tours. Bouan, toujours en tête, jubile de ne pas avoir perdu trop de temps sur lui. 23h, Jean-Louis est parti se préparer pour sa série, qui sera au mieux 3/4 d'heure plus tard. Je rentre à l'hôtel, douche, dodo.

Jeudi, 9h, je refais une tentative : collage de pattes métalliques sur les côtés pour renforcer l'équerrage, premier échec, je dégaine le chatterton (bleu !), AH ! Ca tient ! Chatterton pawah ! Je vais enfin pouvoir rouler sans arrière-pensée, sur de vraies routes, avec ma vraie brêle de nain.


Début des routes à vaches pour longer l'Allier (Veurdre, Aubigny, Souvigny) puis se rapprocher de la Sioule et ses gorges maintes fois prises (le Montet, Chantelle, Ebreuil). Rhââ, ça se précise. Je me sers seulement de la moitié du compte-tours, c'est vraiment n'importe quoi ce moulin :-) La moto est plutôt confortable sur les petites fripures, c'est seulement quand ça tabasse vraiment que ça devient pénible. Utilisateur atypique, qu'ils disent ...

Suite à mon bricolage du matin l'heure est déjà avancée, et je fais un rapide calcul : si je passe par Pontgibaud, 90 bornes à faire en 45' pour arriver à 13h30 au lac Chambon comme promis à Corinne et Séverine, ça va pas le faire. Tant pis, vingt bornes de motoroute pour contourner Clermont, je ressors aussitôt après, direction le col de la Ventouse, puis bifurcation pour redescendre sur Murol par la D5. Ah, ce tronçon sur le plateau, quel bonheur ... M'arrête pour prendre une photo, vois trois motos dans le viseur. Le temps de ranger l'APN et de remettre les gants, pile poil ils passent. Chic, des romains. Enfin des belges, de l'assistance du Moto-Tour. Je les suis un petit moment, prudent, le dernier ayant laissé ses rétros à la maison. Un grand gauche qui ouvre, personne à l'horizon .... WROAAAF ... Enorme ce machin, les véhicules roulant dans le même sens que vous n'existent tout simplement plus.
Tiens, un Cafe-Racer qui ne m'est pas inconnu ; et la SV bleue, là, aussi, je la connais. Assiette de jambon de pays au seul resto ouvert hors saison en semaine au bord du lac, le soleil se lève enfin, perçant les brumes matinales. Pensée pour ceux qui bossent, en ce moment même, à Paname. Sont fous ces parisiens.

Arrivés trop tard au pied de la spéciale pour pouvoir en faire les premières centaines de mètres à pied, on se contente de gravir la petite butte sur la droite du départ pour regarder ça avec un peu de hauteur. Placement loin d'être idéal, mais on s'en fout, il fait beau, le paysage et les couleurs sont superbes, ça valait le coup de faire le déplacement rien que pour ça. Premiers départs dans la spéciale. Tous coupent en arrivant dans le premier gauche qui plonge sous les arbres, à l'ombre, avec une belle trace d'humidité à la corde. Pfff ... Lopettes ! Après leur passage on les entend continuer la montée sur plusieurs centaines de mètres, on distingue le bruit des flats, de la Buell, les trois pattes des Trounf, les quatre cylindres qui essayent de rester dans les tours ...

16h, Jean-Louis n'est toujours pas arrivé, je demande à d'autres concurrents s'ils savent à quelle heure devrait se pointer le TDR240 n°299, les réponses les plus optimistes m'annoncent une heure d'attente. Bref, je laisse les filles se charger de la réception et repasse la première vers le nord. Enfin vers l'est pour commencer, on va pas perdre les bonnes habitudes tout de suite : Champeix, Vic-le-Comte, Billom, Thiers ... Argh, la traversée de Thiers, quelle purge. St-Remy sur Durolle, Ferrières sur Sichon ... ahhh, je me souviens de cette D201, on l'avait faite avec L. il y a deux ou trois ans, elle avait pas aimé :) Je confirme, c'est pas mal bosselé, piégeux, souvent humide, des feuilles mortes un peu partout, et lent. Dur de tenir même un petit 55 de moyenne je pense ... Vers le Mayet-de-Montagne ça redevient plus roulant, mais l'heure tourne, la lumière commence à décliner. J'étudie la carte, pèse le pour (la traversée du Morvan) et le contre (ma fatigue, et surtout la fatigue prévisionnelle trois ou quatre heures plus tard), et finis par me résigner : je reprendrai la N7 à Lapalisse.
Lapalisse, déjà. Oh et puis merde, encore un bout de jardinage : la D480 pour remonter sur Jaligny, puis la D989 vers Neuilly-le-Réal. Je ne les avais jamais prises. Il est presque 19h, j'ai déjà quasiment 500 bornes de petites routes dans les pattes, mais je me régale, ça ondule gentiment, le R1 grogne son bonheur entre 5 et 7000 tr.

Allez, fini de jouer. Un coup de saute-camion sur la N7 tant qu'elle est en 2x1 voie, puis mode automatique. Arrivée maison 22h15. Un peu plus de 1000 kms en un jour et demi. La R1 ? Une vraie GT ...