(Source non retrouvée)

Même privée de Michael Schumacher, parti à la retraite, Ferrari s'est rétablie au sommet de la Formule Un en 2007 en profitant des déboires de McLaren durant une saison riche en révélations.

McLaren pensait pourtant tenir la recette du succès mais certains ingrédients étaient frelatés et d'autres impossibles à marier.

Au bout d'une année haletante sur la piste et nauséabonde en coulisses, Ferrari a raflé la mise en empochant les titres constructeurs et pilote avec le Finlandais Kimi Räikkönen, transfuge de... McLaren.

L'écurie britannique a en revanche tout perdu, des points, de l'argent et une partie de son honneur, envolé dans un scandale d'espionnage infâmant pour une écurie revendiquant fièrement son exigence d'équité sportive.

C'est justement cette notion d'équité sportive qui a mis le feu aux poudres entre les deux pilotes de McLaren: l'Espagnol Fernando Alonso, exigeant un traitement conforme à son statut de double champion du monde en titre, et le Britannique Lewis Hamilton, enfant du sérail au talent façonné depuis sa prime adolescence pour le porter au sommet de la F1.

Derrière les apparences policées, les relations entre les deux hommes se sont progressivement détériorées.

Dès la fin du printemps, le jeune Britannique, battant successivement tous les records de précocité pour sa première année en F1, s'est même installé en tête du championnat du monde. Grisé par l'engouement inédit et spectaculaire accompagnant ses performances, Hamilton s'est mis à parler ouvertement du titre.

Habitué à gérer les querelles d'ego, le patron de McLaren Ron Dennis a cette fois été dépassé par les événements, qui ont échappé à sa maîtrise lors d'un week-end estival en Hongrie.

Persuadé d'avoir été victime d'une manoeuvre d'Alonso pour le priver de la pole position, Hamilton a porté plainte auprès de la Fédération Internationale de l'Automobile.

APPRENTISSAGE

Sans le savoir, le débutant a alors bouleversé l'issue du championnat du monde.

Car la FIA a sanctionné sa propre écurie mais aussi Alonso, relégué de la pole à la troisième ligne et privé d'une possible victoire.

De l'aveu même de Ron Dennis, l'Espagnol, qui manquera finalement sa troisième couronne mondiale pour un petit point, a alors révélé l'existence d'e-mails compromettants pour McLaren, empêtrée dans un scandale d'espionnage sur Ferrari.

Ces e-mails ont fourni à la FIA les preuves qu'elle attendait pour condamner l'écurie britannique, privée de tous ses points au championnat constructeurs et soumise à une amende record de 100 millions de dollars.

Sortis indemnes de ce jugement, Hamilton et Alonso ont pu poursuivre leur duel sur la piste, dans une ambiance plus que jamais exécrable.

Le débutant britannique a paru prendre un avantage décisif à deux courses de la fin. Mais Hamilton et McLaren ont multiplié les bourdes lors des deux derniers Grands Prix et laissé filer chez la concurrence un titre pilote qui leur tendait les bras.

Tout obsédée par sa lutte interne, McLaren a oublié que Räikkönen pourrait ajouter le titre pilote au titre constructeurs remporté sur tapis vert par Ferrari.

Avant le dernier Grand Prix au Brésil, ils étaient encore trois à prétendre au sacre mondial, du jamais-vu depuis 1986.

Comme à Shanghaï deux semaines plus tôt, Räikkönen a gagné à Interlagos pour s'imposer d'un point au championnat du monde, devant les deux pilotes McLaren finalement à égalité.

"Pour être honnête, je n'aurais jamais parié sur cette victoire", a reconnu après coup Jean Todt, le patron de la Scuderia. "L'année 2007 a été pour nous une année de transition, sur plusieurs plans."

Sa cruelle fin de saison a en revanche rappelé à Hamilton que cette année 2007 était celle de l'apprentissage. Ce pourrait encore être le cas en 2008, quand les aides électroniques au pilotage auront disparu.

Hamilton et Alonso n'auront plus à se cacher derrière les apparences: l'Espagnol est déjà reparti chez Renault.