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Avec un quatrième titre de champion du monde des rallyes, Sébastien Loeb a été l'un des héros de l'année 2007 en attendant, peut-être, d'entrer dans l'Histoire en 2008.
L'Alsacien, qui collectionne les records, pourrait s'offrir l'année prochaine le plus beau de tous en devenant le premier pilote à être couronné cinq fois dans la plus exigeantes des disciplines du sport automobile.
Pour l'instant, il doit se contenter de rejoindre avec quatre titres deux Finlandais de légende, Tomi Mäkinen et Juha Kankkunen. Avant le Français, seul Mäkinen, intouchable de 1996 à 1999, avait été sacré quatre fois de suite.
Une fois n'est pas coutume, Loeb a su se montrer prudent aux commandes de sa C4 WRC dans la boue du Pays de Galles pour accrocher début décembre une troisième place en Grande-Bretagne synonyme de nouvelle consécration.
"Je commence à avoir une belle expérience de la pression", a souligné Loeb après avoir remporté son duel avec le Finlandais Marcus Grönholm, qui rêvait de se retirer sur un titre.
"Moralement, mon premier titre était le plus dur mais ce quatrième titre aura été sans hésiter le plus difficile à conquérir".
Sans attendre l'issue du championnat 2008, Loeb a déjà réalisé suffisamment d'exploits pour avoir droit au titre de pilote d'exception.
Celui qui se destinait, dans sa jeunesse, à une carrière de gymnaste de haut niveau avant de se laisser griser par la vitesse détient le record du nombre de victoires en rallyes du championnat du monde (36). La sûreté de son pilotage a fait de lui en outre l'un des rares à s'être imposé sur tous les types de terrain.
COMME UN GAMIN
Loeb fait preuve de dextérité derrière un volant, quelle que soit la carrosserie. Il en a déjà fait la preuve avec une prestation remarquée aux 24 Heures du Mans et a récidivé ce mois-ci en se glissant pour des essais dans le baquet d'une monoplace de F1, une Renault en l'occurrence.
Evidemment, l'expérience lui a plu.
"Il y a tellement de grip que c'est hallucinant", a-t-il dit après s'être approché à une seconde des meilleurs tours réalisés sur le même circuit du Castellet par Heikki Kovalainen.
"Tu te demandes où se trouve la limite, jusqu'où tu peux aller", a-t-il ajouté, excité comme un gamin après la découverte d'un nouveau jouet. "Je m'attendais quand même à ça mais c'est très fort."
Le triomphe de Sébastien Loeb est aussi celui de Guy Fréquelin, le patron de Citroën Sport, qui part à la retraite avec un beau cadeau, mais il convient surtout d'y associer Daniel Elena.
L'ami et copilote de toujours avait résumé, dans une interview accordée à Reuters cet été, la complicité qui l'unit au maître des rallyes.
"Au quotidien, nous sommes amis et complices", avait-il dit, livrant l'un des secrets d'une fructueuse association.
"Lancés à pleine vitesse, nous sommes synchronisés et en osmose. On se connaît pas coeur. On se pige dans le dixième de seconde. Le moindre hic est mis à plat dans la seconde. Au centimètre près, je sais où il va passer, où il va freiner, où il va attaquer. 'Seb' est un cerveau capable de réciter par coeur toutes les spéciales d'un rallye alors qu'il est incapable de retenir les noms de gens. Comme un ordinateur, il sait où et comment partout. Moi, je suis ses yeux."