L'air de la chambre dans laquelle dort Théa est sec. Très sec. L'hygromètre que j'utilisais pour ma cave électrique annonçait une hygrométrie inférieure à 20%. Un deuxième hygromètre a priori plus spécialement étalonné pour de telles plages annonce 10%. En parents soucieux de tout bien faire pour le bien-être de leur chère tête blonde, nous avons acheté un humidificateur. Mais son effet sur l'hygromètre est désespérément nul, celui-ci restant scotché à 10%. Il semble pourtant toujours fonctionner, puisqu'il monte assez rapidement à plus de 70% lorsqu'on le place directement devant la sortie du diffuseur de l'humidificateur.

A la question de la maman, soucieuse de savoir ce qu'il faudrait faire, le papa SciGeek répond par une autre question : cela peut-il marcher ? Un volume de 2.5 litres d'eau peut-il faire sensiblement évoluer l'hygrométrie dans une pièce de 40m^3 ? La réponse se trouve a priori dans le diagramme de Mollier, dont on peut voir une représentation sur le site du Ministère de la Culture (ce qui est valable pour une grotte n'a aucune raison de ne pas l'être pour une chambre d'enfant). A 20° et 10% d'humidité, la masse d'eau présente sous forme de vapeur est de 1.5 gramme par kg d'air sec. A 20°, la masse volumique de l'air est de 1.2 kg par m^3 (ref). Dans 40m^3 d'air, il y a donc 48 kg d'air, ce qui correspondrait à 72 grammes de vapeur d'eau. Y faire s'évaporer 2.5 kg supplémentaires devrait pouvoir faire passer l'humidité absolue à 2500/48 soit 52 g/kg.
Le diagramme de Mollier illustre le fait que ça permet sans l'ombre d'un doute à un système fermé d'atteindre 100% d'humidité relative.

La conclusion est sans appel : un humidificateur n'est pas, en soi, un attrape-couillon. Reste à comprendre comment notre appartement peut compenser à ce point le boulot de l'humidificateur.