Techno-Science.net n'échappe pas à la maladie qui affecte les sites d'information, scientifique ou non, en publiant une énorme coquille à propos d'un projet de véhicule sportif électrique allemand, la Rudolph Spyder :

"D'un point de vue technique, la Spyder est composée d'une carrosserie carbone renfermant deux moteurs électriques de 115 chevaux chacun pour un couple de 2 100 Nm (4 fois plus qu'une Ferrari). Le premier moteur se situe à l'avant, le second, à l'arrière. Ainsi équipée, et du fait de la présence des batteries, il ne reste plus beaucoup de place pour d'éventuels bagages. Cependant, la masse est contenue à 450 Kg, le rapport poids/puissance est donc très avantageux."

450 kg, c'est à peu près le poids des seules batteries du roadster Tesla, qui affiche une puissance à peine supérieure (250 chevaux pour le modèle de base, 288 pour la variante Sport) et un poids total de 1200 kg. Quant au couple, dont la donnée brute n'a aucun intérêt tant que l'on ignore le régime de rotation[1], la Tesla n'affiche que 270 N.m (je ne sais pas si les moteurs sont de technologie similaire).
Evidemment, il suffit d'un saut sur le site dédié au projet pour obtenir des chiffres un peu plus réalistes concernant la Spyder :

"Its 200kW / 268HP drive will easily accelerate the 1000kg car to 200km/h, 0 to 100km/h should be achievable in less than 5 seconds"

200 kg de moins que la Tesla, ça reste néanmoins ambitieux.

Au-delà de l'aspect technique sûrement passionnant, l'intérêt d'un véhicule sportif à moteur électrique m'échappe. Certes, le couple disponible sur une large plage de régime, tout ça ... Mais bon, je suppose que les autonomies annoncées ont été mesurées dans le cadre d'usage "raisonnable", et je serais curieux de savoir ce que donne une Tesla utilisée sur circuit (malmenée par l'équipe de Top Gear, l'autonomie estimée semble être inférieure à 90 kms).
Accessoirement, partir de la base d'une Elise pour lui rajouter 400kgs, c'est, selon l'humeur, scandaleux ou criminel.

Reste le problème du bruit. Une WRC actuelle, du moins de l'intérieur, ressemble déjà peu ou prou à un mixer électrique (Loeb en Irlande, en 2009). En comparaison, pour expliquer d'où on partait aux enfants ayant découvert le rallye sur console avec Colin McRae Rally 2.0, il y a vingt-cinq ans une voiture de rallye c'était dessiné par un designer post-néo-classique sous amphets rien que pour faire peur aux grands-mères, ça tenait par terre avec vingt kilos d'appendices aérodynamiques assemblés par un sculpteur stagiaire malvoyant, ça crachait des flammes d'un mètre, et ça faisait CE BRUIT :



Alors si un jour de 2017 quelqu'un m'offre une place pour les Electric World Series, il se prend direct une tarte ...

Notes

[1] rendant la comparaison avec un moteur à combustion parfaitement inutile