Interview de J.P Bourguignon, directeur de l'IHES, sur le blog sciences^2 de Libé :

"Il aurait fallu se pencher sur ces outils utilisés par les banques, les confronter aux données financières et économiques globales, étudier la stabilité du système financier mondial… Ce qui était impossible puisque les banques gardaient pour elles les données qu’elles collectaient dans un contexte de compétition féroce, d’égoïsme, et aussi d’aveuglement idéologique, d’absence de réflexion épistémologique et éthique. Bref, pour anticiper la crise au plan mathématique, il aurait fallu un partage des connaissances, une vue d’ensemble et la construction d’un sous-bassement théorique sérieux comme bien public."

He he, il y en a que ça doit bien faire marrer, ce doux rêve du partage des connaissances dans un milieu concurrentiel. Il faudrait que j'invite monsieur Bourguignon à voir comment ça se passe dans un des plus grands groupes industriels français, où même dans un contexte a priori non-concurrentiel, c'est-à-dire dans une entreprise où tout le monde est censé bosser dans la même direction, eh bien la connaissance avance à la vitesse d'un Choloepus didactylus sous régime hypocalorique, à cause d'une politique de gestion du savoir qui ne dépareillerait pas dans une république populaire démocratique. Un exemple simple ? Il existe une base de données des méthodologies utilisées par l'ingénierie, ingénierie qui, dans son volet opérationnel, est principalement mise en oeuvre par les prestataires. Or les prestataires n'ont ... PAS accès à cette base de données !

Etonnant, non ?