En attendant de finir de rédiger "Vis ma vie à l'usine", une petite compil en vrac :

Deux articles[1] de Rémi Sussan sur InternetActu qui donnent un aperçu de ce que pourrait être une des formes de menace terroriste à moyen terme (je vote pour un scénario de ce genre d'ici 2030) :

"(...) les prix vont tellement baisser que bientôt un amateur pourra s’offrir tous les outils nécessaires au séquençage et à la synthèse de l’ADN comme le rappelle Rob Carlson. Rappelons ce qui s’est déjà passé avec la génomique : le séquençage d’un génome complet coutait quelques centaines de millions d’euros il y a à peine deux ans. Il ne vaut plus que 3 700 euros aujourd’hui, tandis que d’autres compagnies envisagent de le faire tomber à 60 euros. Des “biopunks”, justement, souhaitent arriver à produire le génome à 0 $, séquencé par tout un chacun avec le matériel du bord !

Pour le célèbre astrophysicien Freeman Dyson, la création d’organismes vivants inédits pourrait bien devenir le loisir des enfants de demain, expliquait-il dans la livraison de juillet 2007 de la New York Review of Books. “Concevoir des génomes deviendra une activité personnelle, une nouvelle forme d’art comme la peinture ou la sculpture. (…) L’étape finale dans la domestication de la biotechnologie sera la création de jeux biotechs, conçus comme des jeux vidéos pour les enfants à partir de la maternelle, mais joués avec de vrais oeufs et de vraies graines au lieu d’images sur un écran. Le gagnant sera le gamin qui créera les graines engendrant le cactus le plus épineux, ou celui dont l’oeuf donnera naissance au dinosaure le plus mignon.” "

Biohacking, à l’école des apprentis sorciers (15/10/2008)



" (...) il ne s’agit pas de créer des mutations au hasard. On sélectionne la séquence qu’on veut améliorer et on effectue les transformations exclusivement sur celle-ci. Avec son expérience, Wang a mis trois jours pour résoudre un problème sur lequel l’industrie biotechnologique planchait depuis des années…

De fait, la technique de Church n’est pas neuve. Elle s’appelle l’algorithme génétique, et a été inventée par John Holland au cours des années 60. D’ailleurs, un grand nombre de chercheurs travaillant dans ce qu’on appelle la “vie artificielle” tentent depuis longtemps d’utiliser la sélection darwinienne pour créer des programmes informatiques de plus en plus sophistiqués. Jusqu’ici, ça n’avait pas très bien marché, et surtout, tout cela se déroulait en virtuel : les formes de vie artificielles étaient des programmes, des séquences de codes. Church, au contraire envisage d’utiliser l’algorithmique génétique dans le monde réel."

Une machine pour accélérer l’évolution (08/09/2011)





"A la génération précédente, un professeur de sciences à la Sorbonne transmettait presque 70% de ce qu’il avait appris sur les mêmes bancs vingt ou trente ans plus tôt. Elèves et enseignants vivaient dans le même monde. Aujourd’hui, 80% de ce qu’a appris ce professeur est obsolète. Et même pour les 20% qui restent, le professeur n’est plus indispensable, car on peut tout savoir sans sortir de chez soi ! Pour ma part, je trouve cela miraculeux. Quand j’ai un vers latin dans la tête, je tape quelques mots et tout arrive : le poème, l’Enéide, le livre IV… Imaginez le temps qu’il faudrait pour retrouver tout cela dans les livres ! Je ne mets plus les pieds en bibliothèque. L’université vit une crise terrible, car le savoir, accessible partout et immédiatement, n’a plus le même statut. Et donc les relations entre élèves et enseignants ont changé. Mais personnellement, cela ne m’inquiète pas. Car j’ai compris avec le temps, en quarante ans d’enseignement, qu’on ne transmet pas quelque chose, mais soi."

Petite Poucette, la génération mutante, entretien avec Michel Serres sur liberation.fr (03/09/2011)




"Le risque est bien de voir demain l’information en ligne préjuger de qui nous sommes et se tromper"

Les limites de la fouille sociale de données (H.ubert Guillaud, InternetActu, 14/09/2011)

Notes

[1] dont l'un date de 2008