Un très bon premier roman, rythmé et prenant. Et accessoirement une plongée réaliste dans l'univers de la prépa, raconté par un de "ceux d'en haut", alors que j'ai pour ma part plutôt squatté la 2e moitié de tableau, étant rapidement parvenu à la conclusion que je ne ferais jamais partie de la même planète que ceux qui visaient Ulm, voire, pour les plus mauvais, l'X.
La 4e de couv' est assez mauvaise, je préfère le résumé suivant :
Laurent Kropst est élève en maths sup au prestigieux lycée Louis-le-Grand. Doué sans être surdoué, il a quitté sa petite amie en Terminale et renoncé à tout loisir pour tenir le rythme effréné de la prépa. Un brillant avenir lui semble promis — jusqu'à ce qu'un contrôle raté menace de lui faire perdre sa précieuse dixième place au classement général, avec à la clé l'accès aux prépas étoilées menant à Polytechnique. Son monde s'effondre. Jouant le tout pour le tout, il décide alors de manipuler son professeur de maths pour effacer cet accident de parcours. Il découvre que la ruse est payante, et qu'il existe des chemins de traverse pour parvenir en haut de l'échelle...
(vousnousils.fr)
L'extrait est très bien choisi :
"Il a rapidement compris la situation : les dés sont pipés dès le premier jour, ou presque. Dans la classe on trouve déjà, on l'a dit, une dizaine d'ex-élèves des terminales du lycée Louis-le-Grand, dont la fameuse TS1, qui ont pendant deux ans préparé l'intégralité du programme de maths sup. Ils ont une bonne année d'avance sur le reste des élèves. C'est normal ? A côté d'eux, ou en même temps, car rien n'interdit de cumuler les avantages, au contraire, se dressent une vingtaine d'élèves dont l'un ou l'autre des parents sont professeurs de mathématiques en prépa ou bien anciens élèves de l'ENS. Ceux-là ont été programmés depuis l'âge de dix ans pour entrer à Polytechnique (...) Alors quand à côté on est un pauvre élève de banlieue dont les parents sont fonctionnaires de base, et qu'on ne dispose pas d'un QI de 200, qu'est-ce qu'on fait ? On s'écrase ? On se laisse marcher dessus par toute la classse pendant un an, on finit trentième, et on est viré à la fin de l'année en se consolant benoîtement en pensant "Merde, qu'est-ce qu'ils étaient forts dis donc à LLG ! Vraiment y a rien à faire contre de pareils génies ! J'suis déjà bien content d'avoir pu les connaître un an dans ma vie !" ?