"Le 8 août, le ministre des Affaires étrangères Togo Shigenori se rend chez le Premier ministre Suzuki Kantaro et demande que le Conseil suprême soit réuni pour discuter du bombardement d’Hiroshima, mais ses membres déclinent. La crise n’a donc pas gonflé, gonflé, gonflé pour finir par éclater le 9 août. Toute tentative d’expliquer la décision des dirigeants japonais par le «choc» causé par le bombardement d’Hiroshima doit prendre en considération le fait qu’ils ont envisagé de se réunir le 8 août pour en parler, ont finalement décidé qu’il ne s’agissait pas de quelque chose d’important, avant de décider soudainement de se rencontrer le lendemain pour évoquer une capitulation.
Deux explications à un tel comportement viennent à l’esprit: soit ils ont succombé à une forme de schizophrénie collective, soit un autre événement les a poussé à parler de capitulation."

Ce n'est pas la bombe atomique qui a poussé le Japon à capituler (slate.fr, 07/06/2013)



"On est là typiquement dans une approche du signal. Que les élèves de bac professionnel planchent sur Goldman plutôt que Bergson (comme ceux des séries générales), c'est signifier qu'ils passent une épreuve au rabais. Peu importe la difficulté réelle de l'exercice, dont personne ne parle; peu importe la notation de l'exercice; après tout, au bac général, on ne se prive pas de donner des textes incompréhensibles aux élèves, pour ensuite donner des consignes de notation très larges; Ce qui compte, c'est la dimension symbolique, montrer par là que les élèves qui passent ce bac sont inférieurs aux autres, uniquement sur la base de l'auteur de l'oeuvre étudiée. Pour que le bac ait l'air sérieux, il faut que les textes étudiés aient l'air sérieux, que leur auteur bénéficie du capital symbolique dont ne bénéficie certainement pas un chanteur de variétés; peu importe la difficulté réelle de l'épreuve."

Jean-Jacques Goldman, le bac, et l'exception française (Classe Eco, 24/06/2013)



(...) "Les participants du deuxième groupe, ceux qui étaient soumis à la pression du résultat, réussirent moins souvent le test ou alors mettaient plus de temps (trois minutes de plus en moyenne) que le premier groupe qui ne recevait aucune récompense. L’incitation financière avait donc un effet négatif sur les performances!
(...)
Mais on n’est pas en finale de Roland Garros tous les jours et les situations où l’enjeu est paralysant sont finalement assez rares. La peur d’échouer ne peut donc expliquer pourquoi de très nombreuses études concluent elles aussi à l’inefficacité des incitations financières en entreprise. Les sociologues y voient plutôt le résultat d’une perte de motivation “intrinsèque” et d’une désaffection pour certaines valeurs sociales ou morales. En termes clairs, plus on est payé à la tâche, plus on est motivé par la carotte que par le boulot et moins on se préoccupe des convenances sociales pour toucher le gros lot."

Le prix de la motivation (Le webinet des curiosités, 10/06/2013)