Il y a aussi des mécaniciens, dans le lot, beaucoup même dans les industries ... je vous le donne en mille Emile, ... mécaniques. Bravo, y'en a deux qui suivent.
Je travaille en l'occurrence pour le compte d'un constructeur automobile (francais, môssieu), mais la mécanique en tant que discipline de l'ingénierie ne se limite pas à ce seul secteur. On en trouve aussi dans l'aéronautique, le spatial, les transports, les loisirs (skis, raquettes, clubs de golfs ...), j'en passe et des moins bonnes.
What is la mécanique ? Non, ce n'est pas que changer le delco sur la voiture de belle-maman, faire régler le parallélisme chez Midauto, ou graisser le dérailleur du VTT du fiston. C'est concevoir une pièce (ou un ensemble de pièces, à qui on donne une fois assemblées le nom original et gouleyant de bien de consommation) et la dimensionner pour qu'elle résiste aux maltraitances qu'elle risque de subir.
Cela nécessite en général la participation plus ou moins grassement rémunérée de gens qui s'y connaissent en :

  • science des matériaux ("si j'avais su, j'aurais joué avec des raquettes en fibre de carbone" (Bjorn B.))
  • procédés de mise en forme desdits matériaux (la plupart d'entre vous maîtrise à peu près le sciage, le pliage -du moins pour le papier -, voire l'écrasement -pour les doigts clous, mais un bloc moteur ne peut pas être fabriqué à partir de ces seules techniques préhistoriques)
  • dessin assisté par ordinateur, la planche à dessin de papa ayant été remisée au profit de joulis (et chers) ordinateurs qui font plein de beaux traits colorés
  • procédés d'assemblage (soudage, collage, vissage, rivetage, plage, naufrage, garage ? kamasutra ?)
Bref, de multiples compétences sont requises pour concevoir et fabriquer, entre autres, des automobiles, ce qui vous permettra ultérieurement, non seulement de vous déplacer à votre guise, mais aussi de contribuer à l'émission de gaz à effet de serre qui polluent chaque jour davantage l'écosystème dans lequel nous vivons (mais ceci est une autre histoire).
Le constructeur pour le compte duquel je travaille (mais dont je ne suis pas salarié, j'y reviendrai) emploie environ 130000 personnes dans le monde. Quand on "zoome" sur la population en charge de la conception des véhicules, on parle alors d'une grosse dizaine de milliers de personnes. Cet effectif englobe aussi bien les postes purement techniques que les administratifs qui y sont liés. Zoomons encore un peu : l'une des plus grosses directions (en nombre), et des plus importantes dans le sens où elle est centrale et que s'articulent autour d'elle de nombreux corps de métier, est celle qui concerne le travail de conception de la caisse à proprement parler. Elle partage ce leadership avec la direction de l'ingénierie moteur (implantée sur un autre site), qui est plus "autonome", plus indépendante des autres métiers.
Concevoir une caisse, c'est d'abord esquisser un design, un gabarit général (coupé ou berline, mini ou monospace ?), et choisir quelques grands principes d'architecture : position du moteur (transversal ou longitudinal, avant ou arrière ?), type de transmission (traction, propulsion, 4 roues motrices ?), nombre de portes, etc ... Une fois que l'idée générale est figée, ce sont les architectes qui sont chargés d'ordonner au mieux l'agencement interne du véhicule et d'allouer des espaces à chacune des "fonctions" : où va le réservoir d'essence et quelle contenance propose-t-il ? Installe-t-on une vraie roue de secours ou une simple roue galette ? banquette arrière coulissante ou fixe ? quelles positions choisir pour les points de fixation du moteur, sachant qu'on désire implanter aussi bien un petit moteur essence qu'un plus gros moteur diesel ? quelle géométrie pour le train arrière ?