Archivage de ces quelques lignes, pour en reparler ... dans 50 ans :

1985. Mikhaïl Gorbatchev propose à Ronald Reagan et à François Mitterrand de construire ensemble un réacteur à fusion de nouvelle génération.

1986. Les Etats-Unis, l'Europe et le Japon acceptent le projet, dont l'étude technique est menée pendant dix ans.

1998. Les Etats-Unis se retirent. Le programme est revu à la baisse.

2003. Les Etats-Unis et la Chine rejoignent dans le nouveau projet la Russie, l'Europe et le Japon, suivis de la Corée du Sud.

2005. La France est choisie pour accueillir le réacteur. L'Inde s'associe au projet. L'Europe paiera 46 % et chacun des six autres partenaires 9 % d'une facture de 10 milliards d'euros (4,6 milliards pour la construction ; 4,8 milliards pour l'exploitation ; 0,5 milliard pour le démantèlement).

2008. Début du chantier à Cadarache.

"Si tout va bien, ITER entrera en fonctionnement en 2018, pour vingt ans. Cet outil expérimental, destiné à établir "la faisabilité scientifique et technique de la fusion thermonucléaire", ne produira pas d'électricité. Ce sera la tâche de son successeur, le démonstrateur Démo, vers 2040. Un prototype industriel n'est pas envisagé avant 2060, et un éventuel déploiement de réacteurs opérationnels, que les scientifiques faisaient naguère miroiter pour le milieu du siècle, n'est plus espéré avant 2070 ou 2080."

Ceux qui bossent dans le secteur industriel savent comment peuvent dériver des plannings même à quelques mois seulement, malgré une visibilité suffisante sur les moyens à mettre en oeuvre. Dans le cas d'ITER, ce n'est plus de la planification, mais de l'astromancie.