Soit une application IAO nommée M., utilisée chez un client R.
Cette application est appelée par le biais d'une interface qui donne l'accès aussi bien à l'exécutable lui-même qu'au guide utilisateur, aux release notes, et permet également d'afficher des messages à destination des utilisateurs.
L'entité que l'on va appeler "support IAO" vient de diligenter une enquête pour connaitre la fréquence et la pénibilité des dysfonctionnements engendrés par l'application M. sur certains postes. Initiative tout à fait louable en soi, mais qui permet d'affirmer sans passer pour un mythomane que le sus-nommé support IAO était déjà au courant depuis plusieurs semaines de ces dysfonctionnements, et du lien avec l'application. Croyez-vous que le support IAO utilisât l'interface de lancement de l'appli pour émettre un message sur le sujet, ou envoyât un mail à tous les utilisateurs enregistrés ? NENNI !

Les couillons dans mon genre qui, utilisant régulièrement plusieurs applis en même temps, ont autre chose à foutre qu'à faire de la détection de pannes par élimination, d'autant plus qu'ils se retrouvent confrontés à des problèmes n'ayant en apparence aucun rapport avec la choucroute (comment deviner qu'un problème d'accès réseau peut venir d'un logiciel de post-traitement de calcul éléments finis ?), ont ainsi passé plusieurs heures, étalées sur plusieurs semaines, à pester contre le Murphy de l'informatique, le grand Satan, et Sebastien Bourdais réunis, à se débattre avec leur $&@ de poste, à fermer leur session, à redémarrer, à maugréer, à menacer de balancer le moniteur par la fenêtre, alors qu'il eut été si simple d'envoyer un petit mail disant : "chers utilisateurs, il se peut que M. provoque des dysfonctionnements, ne cherchez pas la cause ailleurs, nous faisons tout notre possible pour soulager votre peine". Même si c'est pas vrai, au moins t'es au courant et tu t'énerves pas dans le vide.

Etre utilisateur d'applications logicielles dans une grande entreprise, c'est un peu comme être installé les yeux bandés dans un gigantesque ascenseur. Tant que t'es pas arrivé, tu sais pas vraiment si t'as démarré ...