"Au Quai d'Orsay, les hauts fonctionnaires peuvent bien tenir en estime leur ministre, Alain Juppé, plusieurs des directeurs présents dans ce salon travaillent déjà dans les cercles de François Hollande. Trois jours auparavant, le candidat socialiste a réuni, au coeur de Paris, près de trois cents "experts" censés alimenter sa réflexion. Et, dans un savant mélange d'humour et de clairvoyance sur les aspirations de cette assemblée, François Hollande a annoncé : "Je sais que certains d'entre vous sont aussi là parce qu'ils cherchent des postes. Ils ont raison, car des postes, il y en aura..."
C'est aussi à cela que se mesure l'effet des sondages qui, semaine après semaine, annoncent la défaite de Nicolas Sarkozy. Dans les ministères, les recasages de conseillers ont commencé. Ce n'est pas une panique de dernier instant. C'est un mouvement engagé depuis plusieurs mois déjà. Ces derniers jours, pas moins de sept départs des cabinets du gouvernement et de la présidence de la République ont été annoncés, dont celui du conseiller pour les affaires intérieures de François Fillon, Denis Robin, nommé préfet du Pas-de-Calais, et celui de Thomas Fatome, chef du pôle social à l'Elysée propulsé à 35 ans directeur de la Sécurité sociale."
Qui croit encore en Sarkozy ? (lemonde.fr, 28/01/2012)
"On peut définir la sortie de la pauvreté comme la fin de la nécessité d'arbitrer entre des besoins élémentaires ; on pourrait de même définir la richesse comme la possibilité de n'arbitrer que sur du superflu ; mais se posent dans un cas comme dans l'autre la difficulté à définir précisément ce qui relève du besoin élémentaire, de l'utile ou du superflu...
Ma définition de la richesse : n'avoir à arbitrer que sur le temps et non sur l'argent en ce qui concerne sa vie personnelle et familiale."La richesse (David Monniaux, 16/01/2012)
Tout commence par un recrutement qui tient du cérémonial. C'est en général un samedi après-midi, l'appartement est bien rangé, le ou les enfant(s) à garder et leurs parents sont installés au salon, dans une mise en scène de la famille idéale. La postulante est d'abord jugée sur sa ponctualité et sa capacité à trouver le domicile. Puis la future employeuse dirige l'entretien, le père allant et venant le plus souvent.
Ce qui frappe Caroline Ibos, c'est la "confiance fondée sur rien". Des femmes diplômées censées être rationnelles confient "ce qu'elles ont de plus cher" (et les clés de l'appartement) à une quasi inconnue, dont elles vérifient rarement les références, le titre de séjour si elles sont étrangères ou le niveau d'études.
Les mères et leurs nounous, je t'aime moi non plus (lemonde.fr, 31/01/2012)