"Autant dire que si votre société fait face à une entreprise américaine dans un appel d'offres, ou si vous êtes le sou traitant d'une telle société, ou que vous détenez un savoir-faire industriel unique, une propriété intellectuelle quelconque ou que vous avez un intérêt stratégique quel qu'il soit pour une nation, vous prenez des risques inconsidérés (au sens propre comme au sens figuré) à utiliser aussi bien Lotus que Windows, ou même internet, tout comme une offre Cloud, quel qu'elle soit, par exemple Salesforce ou l'un de ces nombreux logiciels d'entreprise désormais disponible en mode "Cloud".

L'idée promue par la ministre de l'économie numérique Fleur Pellerin d'une solution amenée par un 'Cloud souverain' est tout aussi ridicule, la nature du réseau fait que les informations qui y circulent ne passent pas nécessairement par un chemin leur évitant de passer une barrière douanière, et croiseront très vraisemblablement la route d'un système d'écoute de la NSA. Le "Cloud souverain" est un leurre, dont les principaux bénéficiaires – Bull/Amesys, Thalès, Qosmos – sont par ailleurs étroitement impliqués dans l'équivalent national du programme d'écoute de la NSA, ce qui limitera d'autant leur succès en dehors des frontières françaises, et mettra votre entreprise dans une situation similaire, mais vis-à-vis de l'État français"

Ce que Prism signifie pour les entreprises françaises (LesEchos.fr, 17/06/2013)