En attendant de trouver le courage de faire un résumé du livre d'Olivier Postel-Vinay, « La revanche du chromosome X », voici un extrait du billet "A-t-on vraiment besoin du chromosome Y ?" de Pierre Barthélémy :

Chez l'humain, le sexe est déterminé par deux chromosomes, le X et le Y. Une paire de X donne une fille, un X et Y un garçon. Mais, alors que le X est porteur de plusieurs centaines de gènes utiles dans d'autres compartiments du corps que le système génital, le Y s'avère nettement moins riche. Il a perdu beaucoup de gènes depuis son apparition dans le monde du vivant et, même si cette dégénérescence semble stoppée depuis environ 25 millions d'années, le chromosome Y donne l'impression de s'être recroquevillé, concentré, sur son "cœur de métier", à savoir déterminer le sexe masculin et fabriquer les spermatozoïdes. D'où la question que se posent certains généticiens : combien de gènes sont indispensables à cette double tâche ?

Si l'on en croit une étude américaine publiée par Science le 21 novembre, la bonne réponse, du moins chez les souris, est la réponse minimale : deux missions, deux gènes.

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Le dernier paragraphe de l'étude de Science commence (...) par cette phrase : "En considérant que nous avons obtenu une descendance vivante en utilisant des cellules germinales (qui sont des cellules susceptibles de donner des gamètes, NDLR) dotées de seulement deux gènes du chromosome Y, on peut s'interroger sur l'importance du chromosome Y dans la reproduction masculine." Pour le dire plus franchement, la question posée est : a-t-on vraiment besoin du chromosome Y ?

Attention : la question ne signifie pas que l'on peut se passer des hommes pour la fécondation naturelle des ovules, mais que les hommes pourraient éventuellement se passer de ce petit chromosome qui, jusqu'ici, constituait la marque de fabrique génétique du mâle. L'étude souligne que, chez la souris comme chez l'humain, un peu plus de deux gènes sont probablement indispensables pour réussir une bonne reproduction des mâles. Mais rien, finalement, n'oblige ces gènes à demeurer là où ils se trouvent pour fonctionner ! Le monde animal est d'ailleurs riche d'espèces dont les mâles n'ont pas ou plus de chromosome Y et se débrouillent très bien avec un chromosome X (c'est le cas des sauterelles, des criquets et des cafards).