Nucléaire: l'EPR, ou la folle histoire d'un acharnement (mediapart, 22/04/2015)

Ségolène Royal a beau affirmer que l’EPR « n'est pas condamné », le chantier du réacteur nucléaire de Flamanville n’a jamais été si proche du crash après l’alerte lancée le 7 avril par l’autorité de sûreté du nucléaire (ASN) sur des anomalies de fabrication de la cuve du futur réacteur. Des défauts de la composition de l’acier ont été détectés dans certaines zones du couvercle et du fond de la cuve du réacteur en construction. Si bien que leur tenue mécanique n’est pas garantie dans les conditions extrêmes de charge (chaleur, pression, radioactivité…) que leur imposera le fonctionnement de l’EPR, le réacteur le plus puissant du monde, avec 1600 MegaWatts (MWe).
(...)
EDF et Areva espèrent encore démontrer la conformité des équipements de l’EPR aux critères de sûreté de l’ASN, à qui ils vont soumettre un nouveau programme d’essais. S’ils échouent, le constructeur devra réparer ou remplacer les pièces défectueuses. Des opérations techniquement inédites et probablement très coûteuses. La réparation ou le remplacement des équipements défectueux apparaît « difficilement réalisable et particulièrement coûteux dans le cas du fond de cuve, selon Yves Marignac. C’est bien l’avenir de l’ensemble du projet Flamanville-3 qui est remis en question ».
(...)
Son coût pourrait désormais atteindre 9 milliards d’euros, soit près du triple de son prix initial, estimé à 3,3 milliards en 2007. Au plus tôt, il sera en pleine activité en 2018, soit six ans après sa date prévue de mise en service. (...)