J'avais bien ri en lisant l'interview publiée dans atabula, mais j'ai quand même poussé le vice jusqu'à jeter un coup d'oeil à la publication associée : "The Taste of Pesticides in Wines"

Tout amateur de vin un minimum éclairé (donc conscient de ses limites et de celles de la dégustation en général) sait qu'il est excessivement optimiste d'espérer repérer dans le produit fini des marqueurs liés au mode de travail de la vigne. J'avais proposé un thème "Identifier les vins en biodynamie, est-ce possible ?" à mes compagnons habituels de dégustation, et le moins que l'on puisse dire est que le résultat n'avait pas été concluant.

LA principale difficulté pour obtenir des résultats convaincants, c'est de pouvoir déguster ceteris paribus, comme disent les économistes. Toutes choses égales par ailleurs. Quand on sait la diversité qu'il peut y avoir entre deux cuvées d'un même producteur, sur le même millésime, du même cépage, diversité simplement liée au fait qu'on goûte deux parcelles différentes parfois séparées de seulement quelques dizaines de mètres, comment estimer raisonnable de comparer des vins issus de producteurs différents ?

C'est pourtant ce qu'a fait Séralini avec son compère Jérôme Douzelet, apparemment chargé de la sélection des vins comme le JD le suggère :

High quality organic wines were selected (JD) and their close neighbour producers of non-organic wines were identified in all regions studied. In cases where the same varieties of grapes were cultivated on the same soil, during the same period of the year and in the same climatic conditions, bottles were acquired, and the wines were assessed for pesticides

Ils ont donc choisi des vins bio de grande qualité ... et des producteurs non-bio géographiquement proches. Ils ont peut-être choisi des clowns, impossible de le savoir.

Cerise sur le gâteau :

we did not control for the varying practices of the winegrowers, which could modify the final taste

C'est ballot hein. Autant dire que la suite a beaucoup moins d'intérêt. Antoine Berut a émis quelques critiques quantitatives sur Twitter, par exemple . Et puis je suis tombé sur le billet d'André Fuster, qui a lu le livre, lui. Autant continuer la lecture sur son blog.