Ca démarre avec le domaine du Caillou, qui venait tout juste d'être repris par Jean-Denis Vacheron (fils de la famille sancerroise éponyme, décédé en 2002), et dont les prix n'avaient pas encore subi le turbo-Parker-boost. Robe légèrement évoluée, l'alcool ressort un peu en milieu de bouche, finale un peu sèche sur des tannins cependant très fins. Bien, sans plus
On continue avec le domaine de Pegau, et la cuvée réservée qui s'appelait alors Paul Feraud. Quelques notes animales, l'attaque est plus franche et conduit à une bouche bien équilibrée. Tannins toujours fins mais présents, permettant de contrer une remontée de la chaleur alcoolique. Une sensation poivrée finit par ressortir, donnant du tonus au vin. Ca progresse ...
Next ? Le Clos des Papes : nez métallique (sanguin ?), que je trouve peu flatteur (un peu "tranchant", mais dans le mauvais sens du terme). Le vin est d'une belle fraicheur, avec un alcool mieux intégré que le précédent. Moins "brut" mais moins complexe que le Pegau, donc.
On enchaine avec le château La Nerthe. Robe soutenue, nez expressif, très joli. Fruits, réglisse, cuir ... Bouche opulente, aromatique, belle longueur. On a clairement franchi un cap qualitatif :-)
Beaucastel, maintenant : quelques notes fugitives d'écurie, puis le nez se révèle discret, peu évolué mais avec un fruit qui se fait désirer. Gagne en outre assez peu à l'aération. En bouche, par contre, arglaa miam miam ! C'est splendide ! Puissance, élégance, fraicheur, belle longueur, et beaucoup de variations qui rythment le tout, c'est un très joli vin (dans un petit millésime, en plus ...), surement pas loin de son apogée. Dommage que le nez soit un peu en retrait, sinon ca serait vraiment au top.
Last, but not least, Rayas : nez au premier abord peu flatteur, marqué par la pierre à fusil (ou le graphite, si vous préférez, j'associe les deux). Avec de la patience il se révèle petit à petit, faisant preuve de complexité et de finesse (mais d'un peu trop de discrétion malgré tout). Du fruit, quelques notes tertiaires ... Une fois en bouche la montée en puissance est très progressive, on s'attend à ce que ca s'écroule mais le vin tient ses promesses, dure, porté pour finir par un alcool qui désequilibre un poil la finale, contrairement à Beaucastel. Très belle longueur, donc, mais un peu moins de charme que ce dernier peut-être.

Pour ceux qui aiment les chiffres (et surtout pour moi qui serai sans doute le seul à avoir lu ce billet jusqu'ici :-)), les prix respectifs lors de l'achat (au domaine à l'époque, j'imagine) : 99, 142, 125, 120, 213 et 435. En francs francais du millésime dernier, bien sûr.
Et mes notes perso, qui valent ce qu'elles valent (c'est-à-dire beaucoup moins que celles de Bob, mais elles me permettent de me souvenir de mes préférences purement "charnelles", ce qui n'est pas toujours évident à la lecture des commentaires) : 13.5, 14.5, 14.5, 16, 17.5 voire 18 pour Beaucastel, et enfin 17 pour Rayas.