Premier essai chez ce mono-étoilé de l'avenue du Maine il y a une dizaine de jours. Cuisine nettement typée sud-ouest, riche et originale carte des vins (de nombreuses références auvergnates !). Le menu-carte est à 36 euros. Le décor est chaleureux, sur des teintes orangées, nous sommes 7 et placés sur la première table ronde à droite de l'entrée.

Je choisis en entrée le foie gras poêlé aux raisins. Joli morceau, fondant, cuisson qui me convient tout à fait, la texture du foie est belle et quand c'est bien fait comme ici c'est rarement mauvais :-) Riesling cuvée particulière 2003 de G. Schueller là-dessus, c'est trop discret. Nous demandons déjà notre troisième ou quatrième carafe d'eau (oui, une carafe de 50 cl pour 7 personnes, c'est un peu juste ...)

Grosse hésitation pour le plat principal, je me dirige finalement sur un veau de lait aux lentilles. Demandé rosé par F. qui a choisi la même chose, il m'est servi avec la même cuisson sans que la serveuse m'ait reposé la question. Pas grave ... Après une entrée très goûteuse, le jeune veau souffre évidemment de la comparaison. Pavé de belle épaisseur, tendre, à la cuisson un peu juste à mon goût (c'est vraiment rosé). Les lentilles sont irréprochables, mais au final le plat n'est pas inoubliable. Ca n'était sans doute pas le meilleur accord pour moi mais il fallait un vin susceptible de convenir à peu près à tout le monde, ça a donc été les Glaneuses de J.F Nicq (domaine des Foulards Rouges, en Roussillon). 2004, si je me souviens bien. Correct, mais sans plus. Obligés de quémander notre huitième carafe d'eau.
L. a choisi un demi-magret accompagné de haricots blancs, préparés comme pour un cassoulet. Magret un peu ferme, mais bon. Je la laisse profiter intégralement de sa portion, qui n'est pas énorme, mais goûte les haricots. Ils sont divins. Un plat à base de foie blond ayant rencontré de nombreux suffrages, je parviens à en subtiliser un bout à son proprio sans qu'il n'exige de contrepartie honteuse. C'est très bon, sans lourdeur aucune (le foie blond est prélevé sur un animal dont le gavage n'a pas été suffisamment réussi pour obtenir un "vrai" foie gras. C'est donc un produit de deuxième choix en théorie, mais qui se prête en pratique très bien à la cuisson. Moins gras, il perd moins de masse et s'accorde plus facilement).

Croustillant de pruneaux à l'armagnac et glace au caramel en dessert, j'avais repéré sur la carte des apéros qu'ils proposaient un vintage 2000 de chez Burmester au verre, j'en prends un en accompagnement. Le dessert est noyé sous la glace, et y perd beaucoup. Le caramel n'est pas excessivement marqué mais en devient un peu entêtant (m'est avis qu'on y gagnerait beaucoup à proposer deux parfums plutôt qu'un seul, pour varier et alléger). Le croustillant est un treillis caramélisé qui fait office de cloche au-dessus de l'assiette, mais il est difficile de le manger en même temps que le reste pour profiter des oppositions de texture en bouche. Dommage ... Le Porto m'est servi à moins de 10 degrés, et malgré tous mes efforts il restera trop froid pour faire un partenaire honnête à mon dessert. Dommage, derechef.

Bilan : de belles choses, d'autres moins convaincantes, et un service qui malgré le charme de l'une des serveuses pêche par un peu trop d'inattention. J'avais trouvé le repas qu'on avait fait en septembre à l'Os à Moëlle plus intéressant, plus inventif.