Dans le blog de Jean-Louis Gassée, un billet pas mal construit, datant de début mars, sur le bilan qu'il tire des années qu'il a passées à rouler en Prius.
Contexte :

Précisons tout de suite qu’en 2000 j’achète un des premiers exemplaires de la première génération de la Prius et, en 2005, la révision 2.0. A de pures fins de recherche sur le terrain, vous l’avez compris…

Rappel technique :

Une voiture hybride n’est pas une voiture électrique, c’est de la bonne vieille essence dans le réservoir que vient toute l’énergie du véhicule. Lorsque la voiture ralentit ou descend une pente, l’énergie autrefois perdue est en partie transformée en électricité par un générateur. Cette électricité est stockée dans une batterie. Lorsque l’occasion se présente, cette énergie récupérée alimente un moteur électrique qui fait avancer la voiture, soit pour démarrer, soit pour des déplacements et manœuvres a faible vitesse, soit enfin pour travailler en tandem avec le moteur à essence et donc augmenter la puissance disponible.

Bilan :

La Prius (cela vaut aussi pour ses soeurs) est-elle vraiment une voiture « verte » ? L’Auto-Journal n’annonce-t-il pas « 20% d’économie » dans son numéro du 2 mars ? [...] Toyota, aux US promet 3 litres 9 en ville, 4 litres au 100 km sur autoroute et 4 litres 27 au 100 km en « trajet combiné ». Est- ce vrai ?
Techniquement, les chiffres officiels sont surveillés, ils sont donc exacts. Mais sont-ils pertinents, réalistes ? Sont-ils à la portée d’un consommateur ?
Sur deux véhicules, de nombreux mois de conduite, la réponse est non.
[...]
Si je limite ma vitesse à 65 miles à l’heure, 104 km/h, si les pneus sont gonflés correctement, si la circulation n’est pas trop mauvaise et s’il n’y a pas de vent contraire, j’obtiens bien 50 mpg, 4,7 litres/100 km. En ville, par contre, pas question de m’approcher des 60 mpg promis, ni des 55 mpg combinés. Semaine après semaine de conduite « angélique » me donnent une consommation combinée de 40 mpg, 5,9 litres/100 km.

Des questions susceptibles d'énerver les gens de chez Toyota :

Que se passerait-il si on débarrassait une Prius de tous les organes « hybrides » ? Il resterait une voiture à l’aérodynamisme soigné, des pneus privilégiant la résistance au roulement (par opposé au freinage ou aux virages), avec un petit moteur à essence bien optimisé. Le véhicule serait bien plus léger, débarrassé de la grosse batterie située sur l’essieu arrière, allégé de toute l’usine à gaz d’embrayages, de moteurs électriques (la Prius en a en fait deux, concentriques, un pour les basses vitesses et une autre pour un régime véhicule lancé), d’électronique haute tension.

Il est sûr qu’il consommerait moins sur autoroute, car moins lourd. En ville, ce serait sans doute peu différent. La Corolla, une Toyota de taille comparable consomme plus sur le papier, 20% de moins sur autoroute, mais avec un moteur de 126 chevaux contre les 76 de la Prius et un aérodynamisme bien moins soigné. Je note un silence assourdissant des grandes revues automobiles sur un match Prius allégée contre Prius de série.