On a vu dans le premier chapitre que les effets du changement climatique sont globaux, durables, et profondément inéquitables. De manière générale, ce sont les pays pauvres, et les individus pauvres dans n'importe quel pays, qui souffrent le plus, bien que la majorité des émissions polluantes soit imputable aux pays riches.
Lorsque l'on essaie de quantifier le bien-être d'une communauté, plusieurs dimensions doivent être prises en compte et "additionnées" alors qu'il est difficile de leur trouver un dénominateur commun : santé, éducation, accès aux biens de consommation, infrastructures ... et environnement bien sûr. C'est par exemple ce qu'essaie de faire l'indicateur de développement humain, créé pour pallier les limites du PIB lorsqu'il est utilisé seul comme mesure de "richesse".
La quantification du bien-être de la planète sur plusieurs décennies pose des problèmes supplémentaires : il faut additionner des mesures du bien-être dans des pays dont les niveaux de vie n'ont aucun rapport (E.C : il y a un rapport 800 entre le PIB par tête du Luxembourg et celui du Burundi), et cela sur plusieurs générations (E.C : si l'on peut supposer que le niveau de vie moyen d'un français dans 50 ans ne sera pas très éloigné de ce qu'il est aujourd'hui, rien ne dit qu'il en sera de même pour le citoyen d'un pays en fort développement. Les préférences d'un chinois en 2050 ne seront donc sans doute pas comparables à celles d'un chinois de 2006.)
Chapitres précédents :
3 réactions
1 De Krysztof von Murphy - 15/11/2006, 09:49
Justement, à propos des préférences du Chinois de 2050 : soyons optimiste, il a de fortes chances d'être plus écolo et moins porté sur le pognon à tout prix que le Chinois d'aujourd'hui - si on le laisse s'exprimer, du moins. Idem pour les autres pays en voie de développement. De plus, Chine, Inde, USA vont être les premiers à se prendre en pleine poire les cyclones nés du réchauffement climatique ; les conséquences vont être plus brutales que chez nous, qui seront relativement à l'abri.
Au rythme actuel, le niveau de CO2 ne devrait atteindre le pic de la petite extincion massive d'il y a 52 (58 ?) millions d'années qu'en 2200. Petite extinction qui ne figure même pas dans les 5 massives connues, donc ce sera pas si grave :-)
(cf le dernier Pour la Science).
2 De Eric C. - 15/11/2006, 11:22
Il y a encore un bon milliard de chinois qui n'ont toujours pas croqué dans le gros gâteau capitaliste, tu crois que dans 40 ans ils seront tous rassasiés ? Hum ...
3 De Krysztof von Murphy - 15/11/2006, 21:27
Ce n’est pas le milliard de pauvres Chinois qui comptent, mais ceux qui dirigent et mènent la danse, à Shangaï ou Shenzen, les futurs bobos locaux, ceux qui se sont déjà enrichis et pourront plus tard se payer le luxe d'une législation écologiste.