Je continue ma livraison en vrac ...
- Il y a un mois et demi je m'emportais presque contre la frilosité des recruteurs français. Aujourd'hui, un article de Telos au sujet de la discrimination répond dans un écho presque parfait :
Reste à comprendre cette discrimination. Qu'est-ce qui peut pousser les services des ressources humaines des entreprises à un tel filtrage ? Nous pouvons avancer deux hypothèses complémentaires. Comme l'ensemble de la société française, les services de gestion des ressources humaines des entreprises françaises restent marqués par un élitisme contreproductif qui se traduit non seulement par le rejet de candidats bons mais différents, mais aussi par le rejet de candidats bons à un horizon temporel non immédiat, c'est-à-dire à forts potentiels. Ce deuxième élément, souvent oublié, mérite qu'on s'y arrête. En comparant internationalement les procédures de recrutement des entreprises, on reste marqué par l'incapacité des entreprises françaises à valoriser les compétences d'individus ayant suivi des études, quelles qu'elles soient.
- Renault envisage de recourir massivement au télétravail (Nouvel Obs) :
Des milliers de salariés de Renault en région parisienne vont subir un bouleversement de leur environnement de travail en se voyant proposer un système de bureaux partagés ou du télétravail à domicile, a indiqué lundi 4 décembre la CFDT, qui dénonce le manque consultation sur ce projet.
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Afin de "réduire ses frais immobiliers en Ile-de-France et d'améliorer le taux d'occupation de ses bureaux", actuellement de 85%, la direction du constructeur automobile a conçu un projet sur les "nouveaux environnements de travail", a expliqué le syndicat dans un communiqué.
"8.000 à 10.000 des 15.000 salariés de Renault de la région parisienne vont peu à peu se voir proposer soit un système de +shared office+ ("bureau partagé", absence de bureau fixe et choix quotidien d'un nouvel emplacement), soit du télétravail à domicile", indique la CFDT.
- Les investissements européens en R&D sont à la traine. Ce n'est pas nouveau, mais ça ne s'arrange pas :
Les dépenses de R & D ont augmenté en moyenne de 4 % par an entre 2002 et 2004 de l'autre côté de l'Atlantique, pour atteindre près de 313 milliards de dollars (235 milliards d'euros), contre 210 milliards de dollars, en 2004, dans l'Union européenne à vingt-cinq, une dépense en croissance presque deux fois moindre (+ 2,3 % entre 2000 et 2003).
Plus que jamais, les objectifs de Lisbonne selon lesquels l'investissement européen en R & D devait atteindre 3 % du produit intérieur brut (PIB) apparaissent donc comme inatteignable. Ce taux, appelé aussi "intensité technologique", a même régressé en France, selon l'OCDE, passant de 2,28 % en 2003 à 2,16 % en 2004.
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La question des effectifs de scientifiques est également préoccupante. Dès 2003, l'Union européenne avait tiré la sonnette d'alarme, en disant qu'il fallait que l'Europe compte 700 000 chercheurs de plus en 2010 pour atteindre les objectifs de Lisbonne. Cet objectif a peu de chance d'être atteint, en raison, essentiellement, du faible taux de chercheurs en entreprise dans les pays de l'Union.
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En outre, accroître le nombre de chercheurs sans augmenter les budgets de recherche en conséquence est contre-productif. Or c'est ce que font certains pays, dont la France. Le dernier rapport Futuris sur La Recherche et l'Innovation en France (Odile Jacob) en fait la démonstration : entre 1997 et 2003, le nombre de chercheurs publics a augmenté de 1,6 % par an. Mais, simultanément, le budget scientifique par chercheur régressait de 1,9 %.