(Parce qu'un jour, j'aurai oublié.)
CHAPITRE 1 : L'EMERVEILLEMENT
~1980 : aller-retours maison-école en moto à l'arrière du PE175 de mon pôpa
~1985 : le PE a laissé la place à un GPz 550 (les petits jeunes ne doivent pas connaitre, mais esthétiquement c'était assez proche d'une 900 Ninja de l'époque) ; autocollants orange et rouge kivonvite, pots Devil kifondubruit. Je n'attendais qu'un seul moment, c'était les fois où on prenait la croix des Gardes en mode gross attack, que tous les habitants du massif devaient se demander si les japonais attaquaient.
~1988 : souvenir vivace de l'essai (de la place arrière) d'un GPZ 1000 RX, sur la 2x2 voies du boulevard du Riou (qui ne devait pas être bien vieille à l'époque, et où on ne trouvait pas encore systématiquement des radars). C'est quoi déjà le texte ? "Ahhhhhh !!!"
~1989 : seize ans, l'âge de raison (?) pour avoir le droit de rouler avec son propre deux-roues : un scoutaire Pigeot, un ST50 blanc cassé. Premier apprentissage du freinage d'urgence sur l'aile arrière gauche d'une 500 SEL noire, à 5 à l'heure dans la rue d'Antibes. C'était une voiture d'émir, seul le chauffeur était au volant, je n'avais pas de constat sur moi, pas de papiers. Je me souviens juste qu'il ne m'avait pas recontacté, donc j'imagine que la dépense liée à la réparation du poc sur la tôle n'avait pas dû poser de problème de trésorerie... Quasiment rien sur le scoot, qui n'avait hélas pas tenu beaucoup plus longtemps : problème moteur lié aux trop longs trajets à pleine charge. Sûrement un serrage, mais à l'époque je n'y entravais que pouic à la chose mécanique (oui, je sais, c'est à peine mieux aujourd'hui ...).
Remplacement du ST par un SC, gris anthracite (maintenant que j'y repense je ne me souviens même plus si c'était un 50 ou un 80). Premier vol plané grâce à un "tourne à gauche" d'une voiture en face, qui ne m'avait pas vu à cause du soleil (sic - voilà ce que c'est de vivre dans le sud). Avec cinq bornes de mieux ça passait, mais la conductrice m'avait quand même chopé l'arrière du scoot, qui du coup s'était retrouvé glissant sur le flanc, et moi assis sur sa tranche sans contact avec le bitume. Un peu de plastique, zéro bobo.
N'empêche, ce scoot, c'était une arme de guerre pour emballer les gânzesses. C'est en me voyant descendre de ma wunderbar monture, sur le trottoir de la plage du volley boulevard du Midi, que N. avait succombé à mon charme. En novembre 90, du coup, je profitais d'une soirée déguisée pour conclure (non, on n'était pas allé à la plage en décembre, mais il m'avait fallu du temps).
Janvier 1991 : réussite du permis AL (au deuxième passage de la circul', recalé que j'avais été à la première tentative parce que l'inspecteur "ne me voyait pas suffisamment tourner la tête pour effectuer mes contrôles directs" - moi qui avais pourtant eu l'impression de passer plus de temps à regarder derrière que devant ...). Ah, les premières leçons (sur un XR125, ou un truc du genre, un vieux poumon quatre pattes de chez Honda), ça avait quand même été de grands moments de solitude, genre bloqué au milieu d'un carrefour, moteur calé ... Un splendide TSR 125 (rouge !) attendait depuis plusieurs semaines dans le garage que je l'obtienne, ce permis. Premiers souvenirs d'arsouille au printemps 92 dans la montée vers Caussols, moi sur ma bombe atomique, S. dans sa Golf cabrio de kéké avec je ne sais plus qui en passager (arsouille à laquelle je ne pouvais évidemment pas participer en voiture, puisqu'au cours de l'hiver 92, plus précisément le jour de la cérémonie d'ouverture des JO d'Albertville, j'avais bêtement posé la 104 style Z vert anglais que m'avait léguée ma grand-mère sur le toit - la voiture, pas ma grand-mère - dans ce grand droite en dévers où ça passait à 80, mais manifestement pas à 84 - note 82, en trajectant bien - mais ça fera l'objet d'un billet dédié).
Automne 1991 : premières leçons du permis gros kioube, sur un custom, genre VT500 sjmsb. Premiers commentaires : "ouah ça marche fort ce truc !" (si je réessayais ça aujourd'hui je crois que je me marrerais bien). Je faisais exprès de ralentir à l'approche des feux, espérant qu'ils passent au rouge, juste pour pouvoir ouvrir en grand ensuite afin de rattraper la voiture du moniteur ...
Janvier 1992 : un grand A sur le papier rose s'est ajouté au AL. Whoaa, j'ai le droit de conduire des motos de 100 chevaux.
Printemps 1993 : je suis à Paris depuis six mois, mais redescends sur la côte pour faire mon stage "atelier" de première année. Besoin d'un engin de locomotion, mon grand-père me prête son 600 Ténéré. Coup de vent sur le bord de mer, une charnière du couvercle de top-case déclare forfait. Mare de gasoil sur un rond-point, chute à gauche, grand coup de tatane dans le repose-pied droit, en baskets. Repose-pied 1 / ongle de l'orteil 0.
1993 - 1996 : suite des études parisiennes, pas de sous pour payer autre chose qu'une carte orange. Je ne conduis des motos qu'occasionnellement, en fait à chaque fois que je redescends sur la côte, en profitant des pétoires paternelles (K75 puis R1100 RS - oui, mon papa a été béhémiste - mais j'ai réussi à l'en soigner depuis).
septembre 1996 : premier boulot en CDD, les sous passent surtout dans la 106 dont N. se sert au quotidien. Je bosse à Courbevoie, donc c'est toujours jouable en TEC.
octobre 1996 : premiers contacts quotidiens avec le net, via la connexion permanente dont on disposait au boulot. Découverte d'Usenet, et inévitablement de fr.rec.moto, créé quelques mois plus tôt. Je lurke assidûment, et finis par poster mon premier message en mars ou avril 1997 sjmsb.
Juillet 1998 : le CDD au pôle L. de Vinci se termine, je signe dans la foulée un CDI chez mon employeur actuel, en pleine période d'euphorie futchebolesque. Mais c'est à Orsay, et on habite alors à Chennevières, dans le 94. Je tiens approximativement deux semaines en TEC : entre 3h et 3h30 de trajet par jour ... Bonjour monsieur Suzuki, tiens tu as un gromono en occasion, c'est dans mes prix. En août 98, je roule en 650 Freewind. 85 bornes par jour, dont plus de 60 d'A86, la plupart du temps en interfile. Le parfait motard-utilitaire-francilien (j'allais dire parisien mais la pratique du périph est encore un autre métier), qui ne sait pas prendre un virage, et qui ne sait pas davantage faire autre chose que laisser la moto au concess' pour les révisions.
Rapidement, et sous l'influence aussi de la lecture toujours assidue d'frm, je me laisser persuader qu'il peut être intéressant de faire de la menue mécanique soi-même. C'est ainsi qu'après quelques broutilles n'allant pas plus loin que des changements de plaquettes (mais les suzukistes habitués aux Tokico flottants auto-grippants savent que ce n'est pas toujours de tout repos) ou de filtràhouiles, je me laisse emporter par mon enthousiasme de jeune puceau du bricolage fait maison et m'attaque à un réglage de jeu aux soupapes. Dans l'espèce de local-vélo rikiki où je garais la moto la nuit, éclairé par une ampoule d'au moins 12.47W et par une lucarne de 26 cm2 donnant sur l'extérieur. Le hic, c'est que quand on commence ce genre de choses l'après-midi, on ... finit le travail à la lampe frontale.
Juin 1999 : le gromono en a marre de ne faire que de l'autoroute, il a pris 30000 bornes en un an et en affiche déjà 42000, et moi-même je dois dire que j'en ai un peu marre du gromono (au moins dans ce contexte là). Plage d'utilisation réduite, pas d'allonge, au bruit près c'est la transposition du comportement d'un mazout automobile à la moto. Je pars en quête d'un roadster à peu près raisonnable, confortable, avec une selle large pour accueillir N. le cas échéant (mais l'histoire prouvera qu'elle n'y montera que deux ou trois fois) et à prix réduit. Un coup (surtout compte tenu du dernier critère) à se retrouver derechef chez Suzuki, ça : de fait une Inazuma 750 d'occas' remplace le Freevent sans sucre, surnom donné au Freewind par Bob (un autre motard enlosangé et frmiste - faut dire qu'à l'époque les serveurs du boulot relayaient la quasi-totalité des ng, donc on était pas mal de R....lt à lire et poster en continu).
(à suivre)
15 ans de permis (1/n)
mercredi 18 juillet 2007. Lien permanent Moto
4 réactions
1 De Emmanuel - 24/07/2007, 18:16
Tiens, c'est marrant, moi aussi j'ai un Freevent.
Ce n'est certes pas un foudre de guerre, mais il s'accomode déjà beaucoup plus des petites routes auvergnates au quotidien, et puis ça reste une bonne machine pour commencer la moto...
2 De Eric - 24/07/2007, 23:27
Comme le disait je ne sais plus qui de ma connaissance, il n'y a de toute façon pas (plus) de mauvaise moto, il n'y a que de mauvais choix. Si je pouvais jouer tous les soirs sur des départementales défoncées je réessaierais volontiers un gromono, et je suis certain que je me régalerais à son guidon.
3 De Emmanuel - 25/07/2007, 00:02
Tout à fait d'accord!
Tout de dépend de l'usage de la moto... à tel point que je réfléchis sérieusement à garder à la fois le gromono pour les virolos (qui ne me coute plus grand chose en assurance de toute facon) et à investir dans un quatre pattes d'occasion (type Yam Thundercat) pour les grands trajets ou selon l'humeur.
A moins que je ne fasse un compromis avec un twin du type TDM, le choix s'annonce difficile...
4 De Eric - 25/07/2007, 08:37
Un T-Cat ? Décidément ... (je roule avec celui de madame depuis l'automne dernier)
Quand on a la possibilité d'accumuler les bécanes (place, fric), je ne suis pas sûr que le compromis soit la meilleure solution. Ceci dit le TDM est une bonne moto à part entière, que j'aimerais bien essayer aussi.