Quand on manque de temps pour bloguer sur tous les sujets potentiellement intéressants, on profite du travail des autres, et on fait court (sauf le titre, faut que ça fasse sérieux). Le sujet du jour, donc : la mise en place d'une solution intermédiaire entre le licenciement et la démission pour rompre un contrat de travail "à l'amiable". Authueil, l'envoyé spécial de la blogoshpère au parlement, a déjà écrit quelque chose là-dessus (mais ce n'est évidemment pas le seul, cf. 1, 2, 3 ...). Je rebondis sur ce passage :

"Parfois l'employeur accepte le principe du départ, mais souvent refuse de licencier car c'est à lui que cela coûte"

Or si l'on en croit l'article du Monde (2), hypothèse d'ailleurs confirmée par tout ce que j'ai entendu depuis, "le salarié bénéficiera d'une indemnité de rupture équivalant à un cinquième de mois par année d'ancienneté et accédera aux allocations chômage".
Je suis donc sceptique, comme je le lui écrivais en commentaire, sur l'intérêt d'un employeur à proposer un tel règlement à l'amiable à un salarié ayant l'intention de partir, puisque cette mesure lui coûtera toujours quelque chose, alors qu'une démission ne lui coûte rien.
Et je ne comprends pas pourquoi le Figaro utilise cet élément pour répondre aux objections (cf. le paragraphe "La troisième critique ..." de leur article - 3) sans se rendre compte qu'il tire une balle dans le pied de sa propre argumentation.

Bon, passons, les deux modes traditionnels de rupture d'un contrat existeront toujours, concerneront l'écrasante majorité des fins de CDI, et la nouvelle proposition ne peut qu'amener un peu plus de simplicité dans quelques situations, bien marginales à mon avis.

Cette troisième voie constitue-t-elle pour autant une nouveauté ? Pas vraiment. Le départ négocié, et son extension la transaction, existent déjà. La transaction exclut déjà tout recours juridique ultérieur, et permet une souplesse totale concernant les modalités de séparation. En revanche, elle ne donne pas droit aux allocations chômage, ce qui constitue un frein certain à son utilisation, mais ajoute une dernière question : où est l'intérêt de l'Unedic (et, budgétairement parlant, du gouvernement) dans cette affaire ?