Première soirée sans maux de crâne et sans fièvre depuis pas loin d'une semaine, incontestablement le fait d'être passé du seul Doliprane au duo antibio/corticoïde prescrit par mes médecins personnels a amélioré les choses. Par contre je risque d'être contrôlé positif si je me présente à Pékin. En même temps, vu mon état de forme, je ne vois que les fléchettes pour avoir une chance de médaille ...
Médailles, JO, parlons-en. Une belle moisson d'argent pour le moment pour les bleus, mais pas encore d'or à ce jour. Signe de petits gars qui n'en veulent : trois des quatre argentés du jour (la judokate Decosse, le kayakiste Lefèvre, le sabreur Lopez) étaient très déçus d'avoir raté l'or.
Autre quatuor fort marri : les nageurs du 4x100m, qui se voyaient beaux, et ont peut-être eu le tort, pour une fois, de chambrer un peu trop les américains. Résultat, le "vieux"[1] Lezak fait un dernier 25m de folie pour coiffer Alain Bernard sur le fil (de 8 centièmes, une grosse quinzaine de cms). Quand on regarde les temps de réaction, on voit que Lezak a été super limite (4 centièmes) et surtout qu'il colle 15 centièmes à Bernard uniquement sur le départ. Mais peut-être que celui-ci a quand même démarré un peu vite (21"27 sur le premier 50, c'est _très_ rapide). Il finit quand même en 46"7, ce qui équivaut à un 47"3 non lancé, soit mieux que son ex-record du monde[2], mais c'est surtout Lezak qui fait un chrono d'extra-terrestre avec 46"06 lancé, soit nettement en-dessous de 47" même en l'affublant du temps de réaction d'un escargot bourguignon trop sulfaté.
Bernard avait dit quelques jours plus tôt (source Reuters) :

"The Americans? We're going to smash them. That's what we came here for"

Il lui reste maintenant la finale du 100m pour se consoler de cette déconvenue.

Il reste aussi quatre ans d'ici les JO de Londres à Laure Manaudou pour se consoler de ses deux premières finales où elle finit 8 et 7 de deux courses où elle avait une médaille d'or et de bronze à défendre. Epilogue pas spécialement surprenant compte tenu de ce qui s'est passé depuis plus d'un an (1, 2). Elle avait dit il y a quelques jours qu'elle était "prête à perdre", et que ça ne serait pas forcément un drame de ne pas conserver son titre. Au vu de ses larmes aujourd'hui, on dirait que la méthode Coué n'a pas pris.

S'il y en a un qui n'a pas besoin de Coué, c'est Phelps, parti sur des bases Spitziennes. Sauvé par son pote Lezak dans le relais, donc, il a conquis tout seul comme un grand deux autres breloques en or (400m 4nages et 200m nage libre) pour égaler le nombre de titres olympiques (codétenu par des types pas très connus, comme Carl Lewis). Quand on voit l'évolution de ses chronos entre 2004 et 2008, ça ... étonne. Voilà. On va dire ça comme ça.
(Edit du lendemain matin : je ferais mieux de ne pas écrire trop vite avec ce type, puisqu'il a profité de la nuit pour récupérer deux gold medals et deux world records en plus ...)


Pour la page culturelle du jour, qui explique le titre de ce billet, c'est par ici.

Notes

[1] arf, il a deux ans de moins que moi

[2] battu de manière très officielle à l'occasion de cette course par le premier relayeur australien, Eamon Sullivan