Vendredi soir, deuxième manche chez P., avec une douzaine de whiskys au programme.
Il y a des jours où on goûte bien, d'autres pas, là c'était plutôt un jour sans. Ce qui ne m'a pas empêché de constater que comme pour le vin, bio ne signifie pas forcément bon, puisque le moins apprécié de la soirée fut sans doute un Benromach Organic plutôt quelconque, dont je ne ferais sûrement pas un commentaire comparable à celui de la distillerie ou encore de la Maison du Whisky.
Un des plus appréciés, par contre, fut non pas un single malt, mais un single grain de North British, embouteillé par Signatory (1994-2006), d'une longueur assez inouïe.
Pour la première fois j'ai en outre apprécié un jeune Glenfiddich, en l'occurence un 12yo Toasted Oak qui a relégué très loin les souvenirs que j'avais des médiocres versions de base.
Un atypique Bowmore d'Eilan Gillan, tout jeune (1999-2006) et fougueux comme un Laphroaig.
Mention particulière pour les trois single de Gordon & McPhail, que ce soit l'Old Pulteney[1], le Scapa[2] ou le Mortlach[3]. Et très beau final avec un superbe ... blend : Nikka From the Barrel.


Samedi, dégustation aux caves Augé en présence d'une douzaine de vignerons bourguignons. Plus encore que la possibilité de goûter pas mal de choses, c'est l'opportunité de pouvoir mettre un visage sur un nom, et de percevoir les traces les plus évidentes de la personnalité du "faiseur de vins" qui fait l'intérêt de ce genre de rencontres. Ca ne vaut évidemment pas une visite au domaine, mais c'est davantage C02-responsible et l'aller-retour boulevard Haussmann est envisageable dans l'après-midi, contrairement à un déplacement à Beaune.
Ca a donc été l'occasion, au milieu de vignerons tous plus bios les uns que les autres (le dernier amateur ayant rencontré un vigneron revendiquant être en "tout chimique" est d'ailleurs prié de se faire connaitre), d'apprécier les Volnay (Santenots et Taillepieds, superbe) et la simplicité de Pascal Roblet-Monnot[4], les Gevrey du domaine Burguet (en étant le seul à opposer ses 2005 à tous les 2006 -voire 2007 tirés du fût- de ses petits copains il bénéficiait d'un avantage certain), le joli Meursault Genevrières de François Jobart (50€ quand même ...), le rapport q/p atterrant de bon nombre des vins proposés (c'est sans doute Pacalet qui décroche le pompon avec une moyenne de 50€), le seul à présenter des vins raisonnables sur ce point précis étant Claude Maréchal, avec des Chorey et Savigny 2006 plutôt réussis, ne cherchant pas l'extraction, et surtout restant en-deça des 20€. Lequel Claude Maréchal avait en outre l'honnêteté d'avouer, après sa 27è vinification, que si la série des millésimes de merde continuait il se demandait si ça valait le coup de continuer ... 2008 n'a pas l'air de lui avoir beaucoup plu (si je peux oser ce mot).
NB : dans la presse spécialisée, millésime de merde se dit "millésime de vigneron".

Notes

[1] 1997-2008, cask n°1193

[2] 1993-2008, cask n° 1618

[3] 1990-2008, cask n° 2954

[4] dont certains pourraient s'inspirer, s'pas monsieur Cossard ?