En prenant le risque de passer de l'autre côté de la mandoline (cf. ce billet et les précédents), en quittant le costume de celui qui regarde, sent, goûte et analyse, pour endosser celui du cuisinier qui sent, goûte, mais _fait_, François Simon savait sans doute que certains n'allaient pas le rater. Lui qui a usuellement la plume si acide, ne pouvait échapper au retour de bâton. Mais il n'imaginait sans doute pas que les flèches les plus perfides viendraient de l'autre côté de l'Atlantique, où une chroniqueuse du New York Times a consacré deux pages, pas spécialement complaisantes, au personnage et à cette expérience :

"Not content simply to pass judgment on others, Mr. Simon claims to be an accomplished cook himself. His blog, in both French and English, boasts that he can cook a chicken 200 ways.

Last month, though, he took a step that few of his colleagues would have dared. He closeted himself in the kitchen of the tiny, mural-tiled bistro Le Cochon à l’Oreille and cooked five nights in a row"

(...)
Mr. Simon has created such a buzz around himself that some French reporters called him the model for Anton Ego, the dour, unforgiving food critic in the 2007 animated film “Ratatouille.”

(...)
For Nicolas de Rabaudy, a food writer who has reviewed Mr. Simon’s books, Mr. Simon has become both mean-spirited and self-absorbed.

“His ego has surpassed him, the poor François,” Mr. de Rabaudy said. “I mean, come on, François Simon is the only person who doesn’t like Guy Savoy’s artichoke and truffle soup. It’s one of the great dishes of modern French cuisine.”

Comme quoi, oui, même les historiettes les plus insignifiantes du microcosme gastronomique parisien peuvent intéresser du monde, y compris à 5800 kms de distance.