(Quelques compléments dans la foulée de l'article écrit il y a un peu plus d'un mois)

How Do Euro NCAP Results Correlate with Real-Life Injury Risks?
Dans ce papier datant de 2000, Anders Lie tente de dégager une éventuelle corrélation entre le score à l'Euro-NCAP et la sécurité passive "réelle" offerte par un véhicule lors d'un impact "car to car", en s'appuyant sur les statistiques d'accidentologie sur le territoire suédois entre 1994 et 2000.
L'analyse d'un sous-ensemble de véhicules (modèle identique mais masse différente lors de l'impact) a permis de dégager un facteur de correction de masse, qui me semble sous-estimé, de 7% d'augmentation de risque par 100 kg :

"It was found that the risk of any injury, as well as severe and fatal injury, was increased or decreased by 7% for every 100 kg difference from the average weight."

La conclusion de l'étude est que le risque relatif semble relativement bien corrélé avec le score Euro-NCAP si l'on prend en compte les blessures graves ou les décès, mais que la la corrélation semble inexistante lorsqu'on considère tout type de blessure, indépendamment de leur sévérité (aucune explication convaincante n'étant fournie sur ce point spécifique, qui interpelle pourtant).



Même si l'étude est ici visible sur le site de l'Euro-NCAP, il me semble difficile de l'accuser de partialité, le chapitre Discussion explicitant en particulier assez clairement les réserves habituelles.



Dans une étude complémentaire, "Comparison of Euro NCAP test results with Folksam car model safety ratings", Lie et Kullgram utilisent également les renseignements fournis par la compagnie d'assurance Folksam. Le facteur de correction de la masse est affiné :



La date d'occurrence de l'accident est également prise en compte, les données ayant permis de dégager un coefficient d'augmentation du risque lié à l'amélioration régulière de la sécurité passive. La facteur de compensation est de 1.5% par an.
Les conclusions tirées sont tout à fait comparables à celles de l'étude précédente ; la prise en compte des pourcentages d'invalidité a en outre permis d'étudier plus spécifiquement les cas dits de coup du lapin (whiplash), qui n'étaient, à l'époque, pas pris en compte dans l'établissement du score Euro-NCAP.
Depuis début 2009 ce "défaut" est corrigé.