(Episodes précédents : 1, 2, 3)

  • La vraie victoire, ce n'est pas de convaincre madame de laisser pleurer sa progéniture. Non, ça, ce n'est qu'un premier pas. L'important, c'est de la convaincre que c'est normal qu'elle pleure ...
  • La puce a maintenant un peu plus de 6 semaines. Faire un gamin résulte en tout état de cause d'un calcul égoïste : c'est faire le pari que la somme pondérée des moments agréables dépassera celle des moments pénibles. Pendant les deux premières semaines à la maison (donc jusqu'à l'âge d'un mois compte tenu des évènements initiaux), je ne serais pas vraiment sincère si je disais que ça a été le cas. Depuis deux semaines, en revanche, la petite chose semble s'éveiller à la vie, ou en tout cas l'appréhender de manière moins "plaintive". Les phases pendant lesquelles elle peut rester éveillée sans pleurer s'allongent, et passent de ... deux minutes à une bonne vingtaine. Depuis deux/trois jours, on commence à avoir l'impression d'un échange mutuel : elle sourit "consciemment" [1], et semble le faire en retour à nos stimuli (ce n'est évidemment pas systématique, mais ça parait être plus qu'une coïncidence), commence à gazouiller, son impatience diminue en même temps que sa perception de ce qui l'entoure progresse ... Bref, on passe d'une entité biologique ne nécessitant que quelques entrées (bibs, tétine) et quelques sorties (qui finissent dans les couches) à un individu de plus en plus interactif. C'est le début de la transition du monde animal au monde humain, en quelque sorte.
  • La tétine. Ahhh, tétine[2] ! Avant, on trouve ça moche. On se dit qu'on essaiera de ne pas l'y habituer. Après, on trouve toujours ça moche. Mais on voit le soulagement instantané de son besoin de succion, même quand elle n'a plus faim. On constate qu'on mettrait sans doute des plombes à l'endormir sans (si tant est qu'on arrive simplement à la calmer), alors qu'avec ça se règle beaucoup plus rapidement. Et de fait on parvient à s'auto-justifier très aisément : si ça la calme, et que ça diminue notre stress auditif [3], pourquoi l'éviter ? Solution de facilité, c'est clair. So what ? On aura tout le temps de ne pas y céder quand ça aura du sens. Mais peut-être qu'un théoricien du nouveau-né nous dira que la satisfaction systématique des besoins primaires n'est pas souhaitable ...
  • Dès le début, elle a au moins sauté un bib en fin de soirée, et nous réveillait donc seulement vers 3h du mat' après celui de 20h. Depuis plus de dix jours elle en saute deux. Techniquement ça s'appelle faire ses nuits. Concrètement le tocsin sonne quand même tôt :) Donc on essaie de décaler un poil celui du soir (plutôt vers 20h30/21h que 19h30) pour essayer de retarder celui du matin (quoi ça exigeants ?). Peine perdue, elle est d'une régularité de métronome, entre 5h40 et 6h00 quelle que soit la quantité ingérée la veille, quelle que soit l'heure à laquelle elle s'est endormie. Après celui du matin, le jeu c'est d'essayer de caler les quatre bibs restants pour couvrir un intervalle de 14 heures, sachant qu'un toutes les trois heures ça ne fait que 12 :)
  • 700 ml de lait par jour pour un machin qui fait même pas encore 4 kgs ... C'est comme si je mangeais plus de 15 kgs par jour.

Notes

[1] et non plus simplement en mode "réflexe" dans son sommeil post-biberon

[2] à prononcer comme Couillerrr', avec l'accent burgonde

[3] qui devient rapidement autre que purement auditif