Le week-end dernier, laissant Théa à mes parents, petite escapade en pays lyonnais, avec une halte à Ampuis vendredi, passage chez Gérin et Bonnefond, puis retour sur Lyon samedi pour retrouver deux beaucairois et un autre parisien au restaurant de Nicolas Le Bec.

  • Asperges Vertes Cuites Minute, Crème de Parmesan, Jambon Blanc et Truffes Noires
  • Foie Gras de Canard Epais Grillé, Chutney de Granny et Mangues Vertes au Jus d´Hibiscus
  • Homard Breton Cuit Minute, Moelle de Légumes, Marinière à l´Huile de Palme
  • Bar de Ligne à la Vapeur, Cocos de Paimpol et Palourdes Grises au Persil Plat « Ménagère »
  • Pigeonneau Cuit Entier, En Croûte de Moutarde « Fallot »
  • Fromages de François, Renée Richard et Du Maître Affineur Mons
  • Tarte Caramel et Coing Poché

Vins :

  • Drappier, millésimé 2000
  • Dagueneau, Silex 2005
  • Vieux Télégraphe 2003
  • Trimbach, Gewurtztraminer VT 2001

Rapidement, parce que si j'attends davantage j'écrirai ce billet dans six mois : asperges impeccables (et les lamelles de truffes, hmmm), foie gras savoureux, délicieusement fondant en bouche et bien soutenu par le côté acidulé des jus qui l'accompagnent, homard et bar de ligne malheureusement un poil submergés (un comble pour deux animaux marins) par des sauces un tout petit peu trop envahissantes (et la cuisson du bar aurait mérité à mon goût d'être prolongée - oh, bah, une minute à tout casser -mais les palourdes étaient parfaites), pigeonneau lui aussi accompagné d'une sauce à la moutarde particulièrement pêchue, mais en l'occurrence la viande s'en sort bien et le volatile me convainc davantage que celui d'Alleno, belle assiette, euh, belles assiettes de fromage (sauf le picodon, définitivement, le picodon cépabon(tm)), dessert en fait décomposé en deux services, le premier déclinant plusieurs textures de caramel est très réussi, le second un peu moins, original mais sans génie.
Bon, on est un cran en-dessous du Meurice assurément, mais il y a de belles choses quand même.
Côté vins, Drappier fin, déjà évolué, tendu, miam. Silex, proposé sur table à un prix qui fait quand même ciller, mais bon, c'était l'occasion où jamais de lui rendre hommage. Et force est de reconnaître qu'après quelques minutes un peu timides dues notamment à un passage trop prolongé dans le seau à glace, il s'est révélé en gagnant quelques degrés. Infanticide probable, nonobstant. Vieux Télégraphe très 2003, solaire et bien bien mûr (mais sans lourdeur). Pas un monument de complexité, mais tellement gourmand qu'il est difficile de résister. Le Gewurtz de Trimbach, enfin, sur les fromages et le dessert. Un vin en train de passer à l'âge adulte, soutenu par une acidité qui lui donne l'élégance qui sied à son pedigree[1] (et rares sont les gewurtz -de moins de 10 ans- qui me donnent cette impression). Miam encore.
Pour finir, Bas-Armagnac 1991 en pensant à cette nuit passée à écouter TMC, il y a bientôt 18 ans, et le réveil brutal en entendant Delecour hurler son désespoir.
Les à-côtés ? Belle salle, déco chaleureuse et sobre, trois petites mises en bouche sans prétention, pas de mignardises (personne ne s'est offusqué, on n'avait plus faim :)), serveur un peu approximatif, sommelier morphologiquement assez proche d'Anton Ego et sans doute dépité de tomber sur une table trop décidée pour qu'il puisse se sentir utile.
L'addition ? Le menu Agapes, que j'ai choisi, est à 158€. Au total, un peu moins de 1200€ à 5.

Note

[1] c'est bien dit ça, hein, héhé, on dirait du Bettane